Pour justifier l'injustifiable ...

Publié par Hamelin de Guettelet le lundi 25 mars 2013

Il en est certains qui, tel JoleK, voudraient tant avoir raison, qu'ils sont prêts à dire n'importe quoi : depuis quand les encyclopédies sont référencées ? C'est vraiment mal connaître le sujet que d’affirmer une telle ineptie uniquement pour avoir raison dans une discussion du Bistro.
© Walt Disney

L'Encyclopédie, celle qui fut l'exemple de toutes les encyclopédies qui suivront, est l'exact contraire de Wikipédia, des travaux inédits - TI - pour des rédactions militantes - PoV - en faveur de l'idéologie des Lumières sans aucune source autre que des citations philosophiques avec l’attribution des articles à un auteur ou avec sa signature. L'Encyclopédie n'a même pas évité le copyvio - violation des droits d'auteur - avec ses planches d'illustration. Alors essayer de justifier les contraintes de Wikipédia avec habitudes des encyclopédies papier ou simplement prendre ces encyclopédies comme modèle, c'est essayer de justifier l'injustifiable par injuste. Pour l'encyclopédie en ligne Wikipédia comme le dit très exactement schlum « le principe des sources ne vient pas avec la notion d’encyclopédie (la plupart fonctionnant sur la base d’articles signés par des spécialistes, qui peuvent ou non agrémenter leurs articles d’une base de références), mais avec les principes fondateurs de Wikipédia (avec notamment la neutralité de point de vue et l’interdiction de travaux inédits). Si ça ne plaît pas à certains, il faudra bien qu’ils s’y fassent. » en visant Thierry Caro qui affirmait « on peut aussi rappeler que les principales autres encyclopédies du monde ne citent par leurs sources et qu'il n'est donc, a priori, pas encyclopédique de sourcer. » Je verrai le problème des sources dans un message à venir, en attendant, devrais-je rappeler, une fois de plus, que Wikipédia à ses règles qui ne sont pas celle qui ont présidées à L'Encyclopédie et les seules règles qui ont cours sur ce sujet sur le projet d'encyclopédie en ligne (cf. mon message du 16 mars 2013) énoncent :
  • « Wikipédia est une encyclopédie qui incorpore des éléments d'encyclopédie généraliste, d'encyclopédie spécialisée et d'almanach. Une encyclopédie est composée d'articles qui font la synthèse des connaissances sur un sujet donné. Wikipédia a une vocation universelle, et doit présenter une synthèse raisonnée de l'ensemble du savoir humain établi. »
  • « La vérifiabilité est l'un des principes essentiels de Wikipédia. Les deux autres sont la neutralité de point de vue et l'interdiction de publier des travaux inédits. Ces trois règles déterminent ce qui peut ou non être publié dans Wikipédia. »
  • « Une information ne peut être mentionnée que si les lecteurs peuvent vérifier qu'elle a déjà été publiée par une source ou référence de qualité. Les contributeurs doivent fournir une telle source pour toutes les informations contestées ou susceptibles de l'être. Dans le cas contraire, elles peuvent être retirées. »
Beaucoup, une énorme majorité d'encyclopédies, sont le résultat de travaux totalement inédits et absolument non neutres. Faut-il rappeler ici les deux articles Économie de Rousseau, citoyen de Genève, et Œconomie, dix ans plus tard de feu monsieur Boulanger, l'article Genève avec l'aide de Voltaire et non signé de D'Alembert à l'origine d'une polémique ou encore les attaques insidieuses contre la religion ou le pouvoir absolu au détour d'articles généralement non signés de L'Encyclopédie. Que dire aussi des lectures et relectures de la Britanica qui ne lui ont jamais permis d'être plus neutre ? Toutes les encyclopédies, j'écris bien toutes, ne sont jamais référencées, au mieux quelques unes sont sourcées, que cela soit l'Encyclopédie d'Yverdon, la Deutsche ou encore les monstrueuses Œkonomische ou Panckoucke (plus de 200 volumes) ou Allgemeine (plus de 150 volumes) ou beaucoup plus récemment la Didot, la Roret, la Larousse, la Chambers, l'Americana, la Brockhaus, la Bazzarini, l'Hispano-Americano, la Spravochnii et encore plus près de nous l'Universalis, La Pléiade, L'Alpha sans oublier les Que sais-je ? (plusieurs milliers de livres). Alors il faut arrêter de vouloir nous faire prendre pour modèle, avec de mauvais arguments, les autres encyclopédies et répétons le, Wikipédia est neutre (autant que faire ce peut), est vérifiable (toujours) et rejette les travaux inédits (chaque fois qu'ils sont détectés), mais de références, dans tout cela, il n'en est jamais question.

Il ne faudrait pas nous prendre pour des imbéciles et nous faire gober les références pour des sources. Tous les donneurs de leçons qui parlent de sources en faisant un amalgame avec les références se trompent ou nous trompent ; référencer et sourcer sont deux choses totalement différentes.

Beaucoup, pour ne pas dire la grande majorité, des articles de Wikipédia sont sourcés, et même assez correctement sourcés, c'est précisément une des qualités souvent reconnue à Wikipédia, sa bibliographie souvent originale. Donc sourcés, donc parfaitement admissibles, et pourtant tous ses articles ne sont pas nécessairement référencés, loin s'en faut. Le « sourçage » des articles de Wikipédia est une pratique relativement récente (2006/2007) et le référencement encore plus récent (mai 2010). Sans être aujourd'hui certain qu'ils aient bien compris se qu'ils faisaient, le référencement est imposé par quelques extrémistes qui ont pris leurs exemples dans les travaux universitaires et non dans les encyclopédies ... et ce niveau d’exigence universitaire est incompatible avec la très grande majorité des contributeurs qui ne sont que des amateurs amoureux d'un sujet qui les passionne et non pas des doctorants ou des enseignants-chercheurs.

Lors de sa création le 5 janvier 2006, ce qui allait devenir une règle sur la « Vérifiabilité » ne parlait pas de référence, quand Bibi Saint-Pol en fait une règle le 9 avril 2007 (sans PDD - prise de décision - cela se faisait ainsi en ces temps là), il n'était toujours pas question de référence. Juste trois points étaient mis en exergue (le soulignement est de moi) :
  1. Les articles ne devraient contenir que des informations qui ont été publiées par des sources fiables.
  2. Les allégations qui ne sont pas étayées par une source pertinente peuvent être retirées des articles par tout participant.
  3. La charge de citer ses sources revient à la personne souhaitant ajouter une information dans un article, pas à ceux qui souhaitent la retirer.
C'est GLec qui introduit la notion de référence, le 12 mai 2010, sans aucune discussion préalable (cela se faisait aussi ainsi tant que personne ne contestait), comme si les deux notions étaient synonymes or cela est faux. Et depuis ce temps, certains, innocemment mais d'autres volontairement, entretiennent avec plaisir l’ambigüité.

Comme les contributeurs qui écrivent dans l'encyclopédie sont des illustres inconnus, qu'ils soient scientifiques ou simple passionnés, ces contributeurs n'ont pour seule légitimité que la légitimité des sources qu'ils utilisent et qu'ils doivent obligatoirement citer dans l'article pour acquérir la crédibilité de leurs sources tout en respectant les PFs - principe fondateur - une source de qualité fait un contributeur de qualité, une mauvaise source démontre la piètre qualité du rédacteur.

Sourcer, c'est donner l'origine des informations que l'on synthétise dans un article, c'est faire la liste de la bibliographie qui a servi à rédiger l'article et éventuellement une bibliographie complémentaire indicative pour approfondir le sujet. Cela correspond à ce que nous trouvons dans certaines encyclopédies en fin d'article quand ce n'est pas simplement remplacé par le nom du rédacteur qui normalement devrait suffire à crédibiliser le texte. C'est aussi les longues, des fois trop longues, bibliographies que l'on trouve à la fin des livres des rédacteurs sérieux ; c'est d'ailleurs à la qualité de cette bibliographie, et non à sa longueur, que l'on juge souvent de la qualité du rédacteur.

Cette nécessité de « sourçage » est la seule chose qui est réclamée par les PFs et les trois règles principales qui en découlent. Rien que cela et rien de plus. Tous le reste, est argutie pour permettre à certains « beaux esprits » de prendre le pouvoir sur les autres contributeurs.

La référence, ou le référencement, c'est autre chose de bien différent, n'en déplaise à GLec qui a tout compliqué en faisant son ajout justifié par un diff - modification - comme d'habitude aussi abscons qu'abstrus « Précision importante car le référencement et non le « sourcement » n'est pas simple à mettre en œuvre par les utilisateurs ou tout un chacun. » ... comme si les choses pouvaient être simples avec GLec ! Le référencement, c'est le long travail préparatoire exigé des doctorants ou que s'imposent les chercheurs pour justifier de leurs bases de connaissances initiales les qualifiant à traiter d'un sujet. Ces références sont représentées par toutes ces notes de bas de page qui attribuent chacune de leurs assertions à un auteur initial, ce travail est préliminaire avant que les rédacteurs fassent leurs propres propositions de TI ou de synthèse.

Cette nécessité de crédibiliser le travail de vulgarisation ou de synthèse du contributeur à Wikipédia n'est pas une obligation puisque le contenu est vérifiable dans des sources de qualité exigées par les PFs. Sans sources de qualité, pas d'article, sans référence, l'article est toujours vérifiable pour qui veut s'en donner la peine. Qui d'ailleurs vérifie la réalité des références ? Pas grand monde, j'en ai bien peur. Les références ne sont là que pour facilité le travail des incrédules, qui tel Saint Thomas, ne croient que ce qu'ils voient, pour qu'ils n'aient pas à chercher dans la bibliographie, de quel livre et de quelle page est tirée l'information. Ne pas vouloir simplifier le travail de ces « saints-thomas » faignants ignorants, n'est pas une raison suffisante de SI - suppression immédiate - ou de PàS - page à supprimer.

Évidemment que de référencer les informations d'un article donnent plus de qualité à celui-ci, les règles de labellisation ne s'y sont pas trompées, mais il y a loin de la coupe aux lèvres pour que tous les articles de Wikipédia deviennent des articles labellisables, naturellement sourcés et complémentairement référencés. Et dans l'attente de la réalisation de cette hypothétique illusion, gardons les pieds sur terre et ne demandons pas l'impossible à des contributeurs qui n'ont pas fait les cinq ans d'études supérieures réglementaires pour maîtriser la rédaction d'un article de niveau universitaire. C'est déjà tellement difficile de faire une synthèse correcte de plusieurs textes ou de ne pas faire un copyvio d'une seule et unique source quand on ne maîtrise pas bien toutes les techniques d'analyse et de synthèse.

Je me rappelle le temps ou je faisais encore des articles dans Wikipédia. Bien souvent sans source sous les yeux, je rédigeais la synthèse qui avait doucement murie dans ma tête tout au long de mes lectures. Il me fallait ensuite de longues recherches dans mes fiches ou dans les livres pour référencer les informations importantes. Évidemment, je n'avais aucun mérite à cela, même si ce n'était pas sur la base de mes compétences professionnelles, je n'écrivais que sur des sujets que je connaissais suffisamment bien. Comme j'aime posséder l'objet livre, il me faut rapidement connaître et comprendre les historiographies pour ne pas acheter n'importe quel livre. De plus, je suis habitué à rédiger et à rédiger vite, j'ai aussi une bonne mémoire de ce que j'ai lu. J'ai enfin suffisamment d'esprit critique pour ne pas gober n'importe quelle information sur n'importe quel site d'Internet. Oui mais voila, c'est le résultat de quarante, dans quelque temps, cinquante ans d'expérience, peut-on exiger la même pratique des plus jeunes contributeurs ? Tous ces « beaux esprits » qui se voudraient « bien pensants », ont-ils déjà oublié le temps de leurs premières rédactions ? Veulent-ils exclure de Wikipédia tous ces jeunes passionnés qui n'ont rien de vandales mais qui veulent se faire plaisir et faire plaisir en donnant à tous ce qu'ils savent ? Je pense que certains les exclurait s'ils en avaient la possibilité, exclure de Wikipédia tous ceux qui n'auraient pas l'heur d'être agréer par eux, d'être reconnus comme leurs égaux, leurs pairs. Il ne reste d'ailleurs qu'un petit pas à franchir, ils se sont déjà appropriés leurs articles, interdisant, sous de multiples subterfuges, aux autres contributeurs de venir oser mélanger leurs mots à leur prose.

J'ai eu à en connaître de ces forts-en-gueule qui ne font pas le bonheur de l'encyclopédie. Les exigences d'encyclopédisme, la volonté de référencements, la croyance en certains critères, l'application de règles de circonstance, ne sont que des moyens mesquins d’arriver à leurs fins, dégouter un maximum de contributeurs pour rester entre eux, les soi-disant élites de Wikipédia. Ils n'hésitent pas à mentir, par volonté ou par ignorance, sur le « sourçage » ou le référencement des encyclopédies, tout simplement pour avoir raison.

Ainsi va mal Wikipédia, autant qu'on les laisse faire leur loi et mentir pour justifier l'injustifiable.