N'essayez-pas de comprendre, il n'y a rien à comprendre, ce n'est jamais qu'une vérification supplémentaire que Wikipédia est bien une très grande encyclopédie, en fait un grand n'importe quoi. Nous ne sommes jamais à une contradiction près.
Je viens juste de lire une intervention de JJG - Jean-Jacques Georges - sur le Bistro, criant au scandale. Rendez-vous compte, lui qui fustige, avec la première grossièreté et la plus parfaite mauvaise foi, le moindre contributeur, IP de préférence, qui ose intégrer dans un article sur l'un de ses hommes politiques chéris, toutes les informations qu'il s’empresse de qualifier de circonstancielles, d'insignifiantes, en un mot de non encyclopédiques, ne trouve plus aussi circonstancielle ou insignifiante le même type d'informations quand il s'agit de Dario Moreno ou d'Alain Cuny. Il ne supprime plus, il se dévoue alors pour conforter l'information, de la sourcer, n'hésitant pas à qualifier au passage Wikipédia d'indigence pour ne pas l'avoir fait plutôt plus tôt ; les mots ne lui font jamais peur, le ridicule non plus !
Hé ! Oh Hamelin ! Du calme, laisse béton JJG, laisse le pourrir Wikipédia mais pas ta vie ! Euh ! Ah oui ! Bof, surtout que ce n'est pas de cela que je voulais parler.
C'est vrai, je voulais vous entretenir d'une autre dérive plus caractéristique de Wikipédia ; nombre de contributeurs crie haut et fort l'importance des sources secondaires dans l'acceptabilité des articles de l'encyclopédie. Il ne suffit pas que tel ou tel journaliste ait signé un papier dans tel ou tel journal, quotidien ou hebdomadaire, régional ou national, pour que le sujet de ce papier puisse avoir un article dans Wikipédia. Il faut, si j'écoute ces prosélytes du sourçage, a minima une étude de qualité publiée par un auteur reconnu, centrée sur le sujet faisant une analyse et une synthèse du sujet.
Par contre, si l'on écoute la doxa wikipédienne, les journalistes ne sont que des bons-à-riens qui ne savent que recopier Wikipédia, et encore, en se trompant, exactement comme le dernier collégien venu. Alors pourquoi et comment subitement ces mêmes journalistes deviennent-ils des sources de qualité acceptables ?
Tout simplement pour satisfaire à une dérive de l'encyclopédie, traiter de l'histoire au quotidien. Wikinews ne suffit plus, Wikinews n'a pas l'exposition de Wikimédia, Wikinews n'est donc pas suffisamment valorisant pour tous ces égos gonflés à la recherche de reconnaissance. Il faut à tout prix venir pourrir Wikipédia d'articles, injustifiés, insourçables, inadmissibles, en un mot d'articles non encyclopédiques. Là au moins, contre vents et marées, contre principes fondateurs et règles, on peut faire preuve de sa grande capacité de TI - travail inédit - et non du travail de synthèse d'un historien et de vulgarisation d'un wikipédien.
Il faut à tout prix se la péter, ce prendre pour un contributeur incontournable, éminent encyclopédiste, qui sait mieux que quiconque ce que les livres d'histoire traiteront de notre présent dans 10 ans, 20 ans, 50 ans ou même jamais. Il faut s'appeler Patrick Rogel, un inconditionnel, au mieux, de la PàS - page à supprimer - au pire, de la SI - suppression immédiate - qui passe par pertes et profits des poubelles de la grande ou petite histoire, nombre de ses acteurs (Cf. mon message du 12 janvier 2012) pour créer avec le recul nécessaire et les sources secondaires indispensables, un article sur l'opération Serval, et pourquoi pas un article sur la prise d'otage d'In Amenas ou la tentative de sauvetage de Denis Allex ? Ah bah si, c'est fait !
Pour un inclusionniste, cela serait risible si ce n'était pitoyable de malhonnêteté intellectuelle. D'aucuns ne savent rien, personne ne communique, un président qui ne dit que ce qu'il veut bien dire, un ministre de la défense qui ne dit que ce qu'il ne peut pas taire, un état-major qui dit tout le contraire de ce qu'il sait, des attachés de presse de l'Armée qui justifie son qualificatif de « grande muette », des militaires engagés qui ont l'interdiction de parler et même des journalistes qui disent et écrivent à qui veut bien les écouter ou les lire qu'ils ne savent rien. Ce n'est évidemment pas cette brave population civile qui regarde passer une force armée qui ne peut être considérée comme une source valable pour un article encyclopédique. Aurions-nous ces supputations contre lesquelles Coluche nous prévenait ? « Ce fameux milieu autorisé qui s'autorise à penser ». Tout cela ne fait pas peur à ces encyclopédistes de l'actualité, plus besoin de sources secondaires, pompons sans réserve, sans recul, sans possibilité d'analyse, ces journalistes par ailleurs si critiqués. Subitement les voila parés de la meilleure qualité encyclopédique qu'il soit, s'il s'agit de recopier les journalistes pour pouvoir créer à tout prix un article pourtant inadmissible dans Wikipédia, ceux-ci deviennent, subitement par une opération du Saint Esprit, élevés subitement au rang de sources secondaires de qualité, les meilleures sources qui soient. Aurions-nous déjà oublié les enseignements de Timisoara ? Sait-on très bien les conditions de la mort de Mouammar Kadhafi ? Ou même une cinquantaine d'année plus tard de celle de John Fitzgerald Kennedy ? Que n'a-t-on écrit comme conneries sur le printemps arabe, Wikipédia y compris ; tout cela n'est-il pas suffisant pour essayer de garder le peu de sérieux qui reste à Wikipédia ?
Il y a un temps pour tout, un temps pour l'actualité, un temps pour l'histoire et le temps de l'histoire est très loin d'être celui de l'actualité. Si nous devons rester fidèles à nous-mêmes et aux principes fondateurs, nous ne devrions pas avoir de petits arrangements hypocrites avec nous-mêmes, c'est comme cela que débute la malhonnêteté intellectuelle. Il n'est pas suffisant de requalifier en secondaires des sources journalistiques ou bloguesques pour justifier l'impatience de certains. Je ne partage pas la position de v-atekor ou Glec qui exposent sur le Bistro comment faire une dichotomie entre l'actuel et le classique, il existe déjà, pour l'actuel, pour ceux qui connaissent les « 15 minutes of fame » de Andy Warhol, il y a Wikinews, pour le classique, pour ceux qui ne connaitrons que des siècles de célébrité, il y a Wikipédia. La distinction est facile à faire, il suffit d'appliquer une fois de plus les principes fondateurs, avec des sources secondaires de qualité, des articles encyclopédiques, pas de sources secondaires de qualité, pas d'article encyclopédique. Il suffit d'attendre le temps nécessaire à l'apparition de ces sources secondaires de qualité ; juste un peu de patience. Il devrait être simple de comprendre que tant que les archives officielles n'ont pas été ouvertes à l'étude des spécialistes, historiens ou universitaires, il y a peut de chance d'avoir des sources secondaires de qualité, fiables et crédibles. L'histoire et les historiens prennent leur temps et malgré cela ils leur arrivent de se tromper, l'actualité et les journalistes, ne prennent jamais le temps, quittent à écrire demain le contraire de ce qu'ils disent aujourd'hui ; les exemples abondent.
Maintenant, s'il y a de tels impatients du clavier ou des héros en chambre qui ne peuvent pas attendre, il existe un wiki pour eux, rien que pour eux, il s'appelle Wikinews et qu'ils ne viennent pas polluer Wikipédia de leurs velléités de journalistes de guerre qui n'auraient pas quitter le bar de leur hôtel, fût-il celui du Ritz.
Opération Serval, accueil de la population malienne © - Éric Feferberg/AFP |
Hé ! Oh Hamelin ! Du calme, laisse béton JJG, laisse le pourrir Wikipédia mais pas ta vie ! Euh ! Ah oui ! Bof, surtout que ce n'est pas de cela que je voulais parler.
C'est vrai, je voulais vous entretenir d'une autre dérive plus caractéristique de Wikipédia ; nombre de contributeurs crie haut et fort l'importance des sources secondaires dans l'acceptabilité des articles de l'encyclopédie. Il ne suffit pas que tel ou tel journaliste ait signé un papier dans tel ou tel journal, quotidien ou hebdomadaire, régional ou national, pour que le sujet de ce papier puisse avoir un article dans Wikipédia. Il faut, si j'écoute ces prosélytes du sourçage, a minima une étude de qualité publiée par un auteur reconnu, centrée sur le sujet faisant une analyse et une synthèse du sujet.
Par contre, si l'on écoute la doxa wikipédienne, les journalistes ne sont que des bons-à-riens qui ne savent que recopier Wikipédia, et encore, en se trompant, exactement comme le dernier collégien venu. Alors pourquoi et comment subitement ces mêmes journalistes deviennent-ils des sources de qualité acceptables ?
Tout simplement pour satisfaire à une dérive de l'encyclopédie, traiter de l'histoire au quotidien. Wikinews ne suffit plus, Wikinews n'a pas l'exposition de Wikimédia, Wikinews n'est donc pas suffisamment valorisant pour tous ces égos gonflés à la recherche de reconnaissance. Il faut à tout prix venir pourrir Wikipédia d'articles, injustifiés, insourçables, inadmissibles, en un mot d'articles non encyclopédiques. Là au moins, contre vents et marées, contre principes fondateurs et règles, on peut faire preuve de sa grande capacité de TI - travail inédit - et non du travail de synthèse d'un historien et de vulgarisation d'un wikipédien.
Il faut à tout prix se la péter, ce prendre pour un contributeur incontournable, éminent encyclopédiste, qui sait mieux que quiconque ce que les livres d'histoire traiteront de notre présent dans 10 ans, 20 ans, 50 ans ou même jamais. Il faut s'appeler Patrick Rogel, un inconditionnel, au mieux, de la PàS - page à supprimer - au pire, de la SI - suppression immédiate - qui passe par pertes et profits des poubelles de la grande ou petite histoire, nombre de ses acteurs (Cf. mon message du 12 janvier 2012) pour créer avec le recul nécessaire et les sources secondaires indispensables, un article sur l'opération Serval, et pourquoi pas un article sur la prise d'otage d'In Amenas ou la tentative de sauvetage de Denis Allex ? Ah bah si, c'est fait !
Pour un inclusionniste, cela serait risible si ce n'était pitoyable de malhonnêteté intellectuelle. D'aucuns ne savent rien, personne ne communique, un président qui ne dit que ce qu'il veut bien dire, un ministre de la défense qui ne dit que ce qu'il ne peut pas taire, un état-major qui dit tout le contraire de ce qu'il sait, des attachés de presse de l'Armée qui justifie son qualificatif de « grande muette », des militaires engagés qui ont l'interdiction de parler et même des journalistes qui disent et écrivent à qui veut bien les écouter ou les lire qu'ils ne savent rien. Ce n'est évidemment pas cette brave population civile qui regarde passer une force armée qui ne peut être considérée comme une source valable pour un article encyclopédique. Aurions-nous ces supputations contre lesquelles Coluche nous prévenait ? « Ce fameux milieu autorisé qui s'autorise à penser ». Tout cela ne fait pas peur à ces encyclopédistes de l'actualité, plus besoin de sources secondaires, pompons sans réserve, sans recul, sans possibilité d'analyse, ces journalistes par ailleurs si critiqués. Subitement les voila parés de la meilleure qualité encyclopédique qu'il soit, s'il s'agit de recopier les journalistes pour pouvoir créer à tout prix un article pourtant inadmissible dans Wikipédia, ceux-ci deviennent, subitement par une opération du Saint Esprit, élevés subitement au rang de sources secondaires de qualité, les meilleures sources qui soient. Aurions-nous déjà oublié les enseignements de Timisoara ? Sait-on très bien les conditions de la mort de Mouammar Kadhafi ? Ou même une cinquantaine d'année plus tard de celle de John Fitzgerald Kennedy ? Que n'a-t-on écrit comme conneries sur le printemps arabe, Wikipédia y compris ; tout cela n'est-il pas suffisant pour essayer de garder le peu de sérieux qui reste à Wikipédia ?
Il y a un temps pour tout, un temps pour l'actualité, un temps pour l'histoire et le temps de l'histoire est très loin d'être celui de l'actualité. Si nous devons rester fidèles à nous-mêmes et aux principes fondateurs, nous ne devrions pas avoir de petits arrangements hypocrites avec nous-mêmes, c'est comme cela que débute la malhonnêteté intellectuelle. Il n'est pas suffisant de requalifier en secondaires des sources journalistiques ou bloguesques pour justifier l'impatience de certains. Je ne partage pas la position de v-atekor ou Glec qui exposent sur le Bistro comment faire une dichotomie entre l'actuel et le classique, il existe déjà, pour l'actuel, pour ceux qui connaissent les « 15 minutes of fame » de Andy Warhol, il y a Wikinews, pour le classique, pour ceux qui ne connaitrons que des siècles de célébrité, il y a Wikipédia. La distinction est facile à faire, il suffit d'appliquer une fois de plus les principes fondateurs, avec des sources secondaires de qualité, des articles encyclopédiques, pas de sources secondaires de qualité, pas d'article encyclopédique. Il suffit d'attendre le temps nécessaire à l'apparition de ces sources secondaires de qualité ; juste un peu de patience. Il devrait être simple de comprendre que tant que les archives officielles n'ont pas été ouvertes à l'étude des spécialistes, historiens ou universitaires, il y a peut de chance d'avoir des sources secondaires de qualité, fiables et crédibles. L'histoire et les historiens prennent leur temps et malgré cela ils leur arrivent de se tromper, l'actualité et les journalistes, ne prennent jamais le temps, quittent à écrire demain le contraire de ce qu'ils disent aujourd'hui ; les exemples abondent.
Maintenant, s'il y a de tels impatients du clavier ou des héros en chambre qui ne peuvent pas attendre, il existe un wiki pour eux, rien que pour eux, il s'appelle Wikinews et qu'ils ne viennent pas polluer Wikipédia de leurs velléités de journalistes de guerre qui n'auraient pas quitter le bar de leur hôtel, fût-il celui du Ritz.
Ainsi va mal Wikipédia.