L'objectif posé à l'origine de Wikipédia par Jimmy Wales et Larry Sanger de regrouper en un seul endroit toutes les connaissances disponibles pour les mettre à la disposition de tous et principalement des plus défavorisés est en cours de réalisation, en dix ans, 285 versions linguistiques différentes présentent plus de 22 millions d'articles ; aucune encyclopédie au monde, sous quelque forme que ce soit, n'a jamais regroupé une telle somme de connaissances.
Il ne faut surtout pas se glorifier de ce succès incontestable car le contenu peut être contesté et est effectivement contesté. Deux critiques principales : le savoir n'est pas hiérarchisé et les contenus ne sont pas validés par des spécialistes.
Évacuons d'abord cette première critique qui ne tient plus à l'heure de l'informatique. Il faut savoir que la hiérarchisation du savoir est une théorisation des encyclopédistes des lumières, basée sur une perception antique d'une hiérarchie philosophique des sciences. Elle avait d'abord et avant tout pour rôle de justifier l'exclusion de certaines parties du savoir faute de place dans l'Encyclopédie. Malgré la multiplication du nombre des volumes, l'impression d'une encyclopédie à des limites bien souvent financières. Cette limitation du savoir n'a plus lieu d'être aujourd'hui, les capacités de stockage de l'information excède le savoir et la masse des connaissances à stocker.
La deuxième critique est la principale critique que l'on puisse faire à Wikipédia même si maintenant une autre critique vient moduler les appréciations. Si ses opposants proclament toujours haut et fort que n'importe qui peut écrire n'importe quoi dans Wikipédia, il apparait, suite à diverses comparaisons plus ou moins savantes, que Wikipédia est maintenant devenu inaccessible à tous, trop de ses articles scientifiques, en mathématiques par exemple, ne sont plus compréhensibles que par des spécialistes et non plus par l'élève ou l'étudiant. Derrière les pseudos, il n'y a pas que des singes savants, se cachent aussi des docteurs dûment labellisés par l'Académie et des chercheurs du plus haut niveau que la vulgarisation scientifique attire hors des cadres contraints de la publication scientifique.
Bizarre retournement des choses, voyons cela.
La principale critique de Wikipédia, celle qui déterminera son échec ou son succès final est connue et rabachée ; Wikipédia sera-t-elle en mesure de présenter un niveau d'information d'une qualité telle qu'elle pourra justifier du nom d'encyclopédie ? Sur ce sujet rien n'est gagné et ce n'est pas les différentes expertises menée face à la Britannica pour la langue anglaise, la Brockhaus pour la langue allemande ou cinq encyclopédies en ligne (Encyclopædia Universalis, Larousse, Hachette Multimédia, Google Knol et Quid) pour la langue française, qui trancheront. Autant les encyclopédies traditionnelles (imprimées ou numériques) ont l'avantage d'une ligne éditoriale autant Wikipédia à l'avantage d'une plus grande exhaustivité. Autant les encyclopédies traditionnelles affichent une liste impressionnante de spécialistes jusqu'à des Prix Nobel, autant Wikipédia n'oppose qu'une liste de singes savants mais voilà, pour les articles comparés, et pour ces articles seulement, au final les singes savants ne font pas plus mal que les spécialistes. Des erreurs, oui, mais pas plus que d'autres et surtout des corrections quasi immédiates. En décembre 2005, dans les quinze jours qui avait suivi la publication du rapport de Nature, alors que Britannica pinaillait toujours sur le bien fondé de l'étude, Wikipédia anglophone avait corrigé ses erreurs ou ses lacunes. La quinzième édition de l'Encyclopædia Britannica, qui date maintenant de 1985, a attendu sa réimpression en 2010 pour faire les corrections nécessaires, apportés, il est vrai, dès 2006 dans l'édition numérique de la Britannica Ultimate Reference Suite 2006.
Cela n’empêche que le problème de Wikipédia réside bien là, dans l'unité de contenu. Il ne sert à rien de supprimer à tour de bras le moindre article qui ne serait pas encyclopédique, mais qu'est-ce qui ne serait pas encyclopédique quand on décide de regrouper l'ensemble des connaissances ? Il ne sert à rien de labelliser 2 % des articles quand les 98 % restant sont des brouillons plus ou moins aboutis. Plus de 1 200 000 articles mais combien d'articles au niveau encyclopédique ? S'il n'y en avait que 5 %, il y en aurait autant que dans la Britannica, faudrait-il encore que les articles aient un contenu rédactionnel équilibré, que trop d'ébauches ne viennent cacher l'article encyclopédique. En fait nous oublions trop facilement que la Britannica est construite en trois parties : la Macropædia regroupant environ 700 articles seulement entre 2 et 300 pages, la Micropædia environ 65 000 article de 7 500 mots maximum, quant à la Propædia, et aussi l'Index, ils organisent le tout et devrait permettre de s'y retrouver dans le contenu encyclopédique ; 7 500 mots (environ 60/70 000 octets) est un module courant sur Wikipédia. Reste une dernière caractéristique, la couverture des sujets, qui ne manque jamais de faire polémique sur Wikipédia avec les Pokémons, les catcheurs et les actrices du porno. Il est bien évident qu'il ne faut pas compter sur la Britannica pour couvrir ces sujet. La Britannica n'est pourtant pas un modèle du genre, en gros 45 % des articles traitent des sciences, 25 % de la géographie, 15 % des biographies, le reste traite de littérature, de philosophie, de droit, d'art et de religion. Sur ce dernier sujet, 14 articles traite du christianisme contre un seul pour le Bouddhisme. Wikipédia n'a pas la même couverture mais celle-ci n'est certainement pas meilleure avec toujours grossièrement 30 % traitant de la culture et de l'art, 25 % des sciences, 15 % des biographies, 15 % de géographie, 10 % d'histoire et le reste de philosophie et de religion.
Il ne faut surtout pas se glorifier de ce succès incontestable car le contenu peut être contesté et est effectivement contesté. Deux critiques principales : le savoir n'est pas hiérarchisé et les contenus ne sont pas validés par des spécialistes.
Évacuons d'abord cette première critique qui ne tient plus à l'heure de l'informatique. Il faut savoir que la hiérarchisation du savoir est une théorisation des encyclopédistes des lumières, basée sur une perception antique d'une hiérarchie philosophique des sciences. Elle avait d'abord et avant tout pour rôle de justifier l'exclusion de certaines parties du savoir faute de place dans l'Encyclopédie. Malgré la multiplication du nombre des volumes, l'impression d'une encyclopédie à des limites bien souvent financières. Cette limitation du savoir n'a plus lieu d'être aujourd'hui, les capacités de stockage de l'information excède le savoir et la masse des connaissances à stocker.
La deuxième critique est la principale critique que l'on puisse faire à Wikipédia même si maintenant une autre critique vient moduler les appréciations. Si ses opposants proclament toujours haut et fort que n'importe qui peut écrire n'importe quoi dans Wikipédia, il apparait, suite à diverses comparaisons plus ou moins savantes, que Wikipédia est maintenant devenu inaccessible à tous, trop de ses articles scientifiques, en mathématiques par exemple, ne sont plus compréhensibles que par des spécialistes et non plus par l'élève ou l'étudiant. Derrière les pseudos, il n'y a pas que des singes savants, se cachent aussi des docteurs dûment labellisés par l'Académie et des chercheurs du plus haut niveau que la vulgarisation scientifique attire hors des cadres contraints de la publication scientifique.
Bizarre retournement des choses, voyons cela.
La principale critique de Wikipédia, celle qui déterminera son échec ou son succès final est connue et rabachée ; Wikipédia sera-t-elle en mesure de présenter un niveau d'information d'une qualité telle qu'elle pourra justifier du nom d'encyclopédie ? Sur ce sujet rien n'est gagné et ce n'est pas les différentes expertises menée face à la Britannica pour la langue anglaise, la Brockhaus pour la langue allemande ou cinq encyclopédies en ligne (Encyclopædia Universalis, Larousse, Hachette Multimédia, Google Knol et Quid) pour la langue française, qui trancheront. Autant les encyclopédies traditionnelles (imprimées ou numériques) ont l'avantage d'une ligne éditoriale autant Wikipédia à l'avantage d'une plus grande exhaustivité. Autant les encyclopédies traditionnelles affichent une liste impressionnante de spécialistes jusqu'à des Prix Nobel, autant Wikipédia n'oppose qu'une liste de singes savants mais voilà, pour les articles comparés, et pour ces articles seulement, au final les singes savants ne font pas plus mal que les spécialistes. Des erreurs, oui, mais pas plus que d'autres et surtout des corrections quasi immédiates. En décembre 2005, dans les quinze jours qui avait suivi la publication du rapport de Nature, alors que Britannica pinaillait toujours sur le bien fondé de l'étude, Wikipédia anglophone avait corrigé ses erreurs ou ses lacunes. La quinzième édition de l'Encyclopædia Britannica, qui date maintenant de 1985, a attendu sa réimpression en 2010 pour faire les corrections nécessaires, apportés, il est vrai, dès 2006 dans l'édition numérique de la Britannica Ultimate Reference Suite 2006.
Cela n’empêche que le problème de Wikipédia réside bien là, dans l'unité de contenu. Il ne sert à rien de supprimer à tour de bras le moindre article qui ne serait pas encyclopédique, mais qu'est-ce qui ne serait pas encyclopédique quand on décide de regrouper l'ensemble des connaissances ? Il ne sert à rien de labelliser 2 % des articles quand les 98 % restant sont des brouillons plus ou moins aboutis. Plus de 1 200 000 articles mais combien d'articles au niveau encyclopédique ? S'il n'y en avait que 5 %, il y en aurait autant que dans la Britannica, faudrait-il encore que les articles aient un contenu rédactionnel équilibré, que trop d'ébauches ne viennent cacher l'article encyclopédique. En fait nous oublions trop facilement que la Britannica est construite en trois parties : la Macropædia regroupant environ 700 articles seulement entre 2 et 300 pages, la Micropædia environ 65 000 article de 7 500 mots maximum, quant à la Propædia, et aussi l'Index, ils organisent le tout et devrait permettre de s'y retrouver dans le contenu encyclopédique ; 7 500 mots (environ 60/70 000 octets) est un module courant sur Wikipédia. Reste une dernière caractéristique, la couverture des sujets, qui ne manque jamais de faire polémique sur Wikipédia avec les Pokémons, les catcheurs et les actrices du porno. Il est bien évident qu'il ne faut pas compter sur la Britannica pour couvrir ces sujet. La Britannica n'est pourtant pas un modèle du genre, en gros 45 % des articles traitent des sciences, 25 % de la géographie, 15 % des biographies, le reste traite de littérature, de philosophie, de droit, d'art et de religion. Sur ce dernier sujet, 14 articles traite du christianisme contre un seul pour le Bouddhisme. Wikipédia n'a pas la même couverture mais celle-ci n'est certainement pas meilleure avec toujours grossièrement 30 % traitant de la culture et de l'art, 25 % des sciences, 15 % des biographies, 15 % de géographie, 10 % d'histoire et le reste de philosophie et de religion.
Wikipédia mérite-t-elle autant d'avanies ?
Ainsi va bien Wikipédia.