Voilà un livre que je recommande, pour moi certainement le meilleur livre en français sur Wikipédia même si certains chapitres sont trop survolés. Une présentation originale comme une page de discussion de Wikipédia avec des interventions d'autres auteurs pas toujours en accord avec l'auteur principal et même en fin de volume un sondage d'OpinionWay. Wikipédia, média de la connaissance démocratique ? surtitré Quand le citoyen lambda devient encyclopédiste de Marc Foglia chez FYP Éditions (Limoges) avril 2008.
Marc Foglia, docteur en philosophie, spécialiste des nouvelles économies, ancien conseiller ministériel de Dominique Bussereau, collaborateur parlementaire de Gérard Larcher. Il a invité onze auteurs qu'il nomme contributeurs, majoritairement docteur en philosophie. Ils donnent leur vision personnelle sur les sujets abordés : Valérie Chansigaud, docteur en sciences de l'environnement, membre du conseil d’administration de Wikimédia France ; Marc Chevrier, master of lawn de Cambridge, docteur en sciences politiques ; Nicolas Curtelin, chargé d'étude OpinionWay ; Florence Devouard, ingénieurs agronome, ancienne présidente de la Wikimedia Foundation ; Jacques Dufresne, docteur en philosophie, éditeur, écrivain ; Nicolas Floury, docteur en philosophie ; Martine Groult, docteur ès lettres en philosophie ; Cécile Hussherr, docteur ès lettres ; Chang Wa Huynh, étudiant en mathématiques ; Philippe Lacour, docteur en philosophie ; Gaell Mainguy, docteur en neurobiologie.
Sept chapitres en 240 pages :
Rentrons dans le détail de ces chapitres.
Dans son introduction, Foglia fait un rapprochement, qui me parait encore aujourd'hui, un peu trop visionnaire : « Sur Wikipédia, chacun peut créer lui-même le contenu de l'article qu'il est en train de lire ! Voilà, en peu de mots, le principe d'une révolution en train de s’accomplir. [...] Les thèses de Luther, qui furent distribuées très vite à 300 000 copies, n'auraient pas eu un retentissement comparable sans l'imprimerie. La propagation de la Réforme en Europe du nord a suivi largement les circuits de l'imprimerie. » L'invention du wiki serait-il aussi révolutionnaire que celle de l'imprimerie ? La démonstration reste à faire d'autant qu'il s'interroge, un peu plus loin : « en 2006 [...] nous étions confrontés à l'impossibilité de comprendre ce phénomène contemporain en ayant recours à des critères établis et reconnus de tous. Fallait-il pour autant parler de renversement de toutes les valeurs, de crépuscule de la culture et de l’effondrement de l'ordre moral du monde ? Ou bien, à l'inverse, parler de rêve de Diderot, de démocratie participative, de partage universel du savoir dans une ambiance euphorique ? » Philosophons, philosophons ! En convoquant Hannah Arendt qui indique clairement que la présence d'un phénomène donnant lieu à des interprétations catastrophistes (ou inversement à une foi aveugle) met le jugement au défit de tracer sa voie, et que c'est de l'acceptation de ce défit que l'on reconnait la modernité.
Le premier chapitre, de peu d’intérêt, porte sur les grands principes au premier desquels il site seulement ce qu'il nomme la sécurité molle, le contrôle mutuel, introduit par le fait que le lecteur peut devenir contributeur (je ne trouve pas le terme utilisé d'usager très pertinent). Ce principe est complété par Huynh qui développe les règles techniques de contribution plutôt que le principe collaboratif annoncé par le sous-titre. Lacour, quant à lui, précise la distinction qu'il faille faire entre wiki et Wikipédia. Philosophons, philosophons ! Le chapitre se termine par l'appréciation d'un mix philosophique où sont convoquées la culture libérale ou l'inspiration communautariste, l'individualisme ou le collectivisme, le relativisme, le positivisme et le libéralisme avec un magnifique détournement de la théorie de « la main invisible » d'Adam Smith ou de la « libre concurrence » attribuée à John Stuart Mill. Chansigaud fini par le vandalisme qu'elle préfère nommer sabotage. Allons, passons vite !
Un deuxième chapitre heureusement plus intéressant traite de ce qui serait à l'origine de la révolution wikipédienne.
Une première section traite d'un citoyen lambda. Je ne pense pas nécessaire d'inventer le « citoyen lambda » pour ce que décrit Foglia comme l'auteur-contributeur-éditeur-usager et qui serait ce que nous nommons tout simplement un contributeur. Il ne suffit pas qu'il puisse être à l'origine un simple lecteur qui en appuyant sur l'onglet modifier pour devenir un contributeur que cela soit suffisant pour caractériser un nouveau citoyen : « En permettant à n'importe qui de s'impliquer dans la production et la diffusion des connaissances, Wikipédia se présente comme une réponse appropriée à la forte demande de participation et d'implication personnelle du citoyen dans la vie publique. L'encyclopédie collaborative est une réponse immédiate à la demande de participation accrue, qu'émettent aujourd'hui les citoyens face aux institutions. » Par contre très intéressant l'idée d'une seconde naissance ; le pseudo permet à chacun d'être le fruit de ses œuvres, ne pas ou plus être le résultat de son histoire mais d'être ce qu'il veut être. Le wikipédien devenant ainsi la figure moderne de l'honnête homme des lumières, le normalien, l'ingénieur X-Mines ou le professeur-chercheur à l'université, doit se couler sous pseudo dans les habits du contributeur. Groult, spécialiste des encyclopédies au CNRS, fait de bons parallèles entre le Dictionnaire encyclopédique et Wikipédia et signale, à plusieurs siècles d'écart, l'identité de jugement sur ces encyclopédies « qui étendent les connaissances en superficie et diminuent par ce moyen le véritable savoir ». Si « l'Encyclopédie à changé la place de l'homme, Wikipédia à changer la place du lecteur. » Il pose la question de savoir si « l'idée du lecteur qui est le maître, tant présente dans l'Encyclopédie, n'aurait pas été poussé jusqu'au bout, en provoquant un renversement du métier d'auteur ? Avec Wikipédia, le public qui lit écrit dans le livre. »
Une deuxième section sur le Web 2.0
La dernière section,
Un troisième chapitre sur l'économie de la connaissance
La première section de l'abondance et de la pauvreté
La seconde section sur la propriété intellectuelle
Chapitre quatrième : faire savoir et savoir-faire
Première section sur le faire savoir, questions de politique
Deuxième section sur le savoir-faire, question de pédagogie
Le cinquième chapitre décrit Wikipédia
Une première section sur les règles
Une deuxième section sur la connaissance numérique
Une troisième section envisage l'avenir
Conclusion
Sondage
Marc Foglia, docteur en philosophie, spécialiste des nouvelles économies, ancien conseiller ministériel de Dominique Bussereau, collaborateur parlementaire de Gérard Larcher. Il a invité onze auteurs qu'il nomme contributeurs, majoritairement docteur en philosophie. Ils donnent leur vision personnelle sur les sujets abordés : Valérie Chansigaud, docteur en sciences de l'environnement, membre du conseil d’administration de Wikimédia France ; Marc Chevrier, master of lawn de Cambridge, docteur en sciences politiques ; Nicolas Curtelin, chargé d'étude OpinionWay ; Florence Devouard, ingénieurs agronome, ancienne présidente de la Wikimedia Foundation ; Jacques Dufresne, docteur en philosophie, éditeur, écrivain ; Nicolas Floury, docteur en philosophie ; Martine Groult, docteur ès lettres en philosophie ; Cécile Hussherr, docteur ès lettres ; Chang Wa Huynh, étudiant en mathématiques ; Philippe Lacour, docteur en philosophie ; Gaell Mainguy, docteur en neurobiologie.
Sept chapitres en 240 pages :
- Les grands principes wikipédistes
- La révolution Wikipédia
- Une nouvelle économie de la connaissance
- Faire savoir et savoir-faire
- Faire connaissance
- Conclusion
- Sondage
Rentrons dans le détail de ces chapitres.
Dans son introduction, Foglia fait un rapprochement, qui me parait encore aujourd'hui, un peu trop visionnaire : « Sur Wikipédia, chacun peut créer lui-même le contenu de l'article qu'il est en train de lire ! Voilà, en peu de mots, le principe d'une révolution en train de s’accomplir. [...] Les thèses de Luther, qui furent distribuées très vite à 300 000 copies, n'auraient pas eu un retentissement comparable sans l'imprimerie. La propagation de la Réforme en Europe du nord a suivi largement les circuits de l'imprimerie. » L'invention du wiki serait-il aussi révolutionnaire que celle de l'imprimerie ? La démonstration reste à faire d'autant qu'il s'interroge, un peu plus loin : « en 2006 [...] nous étions confrontés à l'impossibilité de comprendre ce phénomène contemporain en ayant recours à des critères établis et reconnus de tous. Fallait-il pour autant parler de renversement de toutes les valeurs, de crépuscule de la culture et de l’effondrement de l'ordre moral du monde ? Ou bien, à l'inverse, parler de rêve de Diderot, de démocratie participative, de partage universel du savoir dans une ambiance euphorique ? » Philosophons, philosophons ! En convoquant Hannah Arendt qui indique clairement que la présence d'un phénomène donnant lieu à des interprétations catastrophistes (ou inversement à une foi aveugle) met le jugement au défit de tracer sa voie, et que c'est de l'acceptation de ce défit que l'on reconnait la modernité.
Le premier chapitre, de peu d’intérêt, porte sur les grands principes au premier desquels il site seulement ce qu'il nomme la sécurité molle, le contrôle mutuel, introduit par le fait que le lecteur peut devenir contributeur (je ne trouve pas le terme utilisé d'usager très pertinent). Ce principe est complété par Huynh qui développe les règles techniques de contribution plutôt que le principe collaboratif annoncé par le sous-titre. Lacour, quant à lui, précise la distinction qu'il faille faire entre wiki et Wikipédia. Philosophons, philosophons ! Le chapitre se termine par l'appréciation d'un mix philosophique où sont convoquées la culture libérale ou l'inspiration communautariste, l'individualisme ou le collectivisme, le relativisme, le positivisme et le libéralisme avec un magnifique détournement de la théorie de « la main invisible » d'Adam Smith ou de la « libre concurrence » attribuée à John Stuart Mill. Chansigaud fini par le vandalisme qu'elle préfère nommer sabotage. Allons, passons vite !
Un deuxième chapitre heureusement plus intéressant traite de ce qui serait à l'origine de la révolution wikipédienne.
Une première section traite d'un citoyen lambda. Je ne pense pas nécessaire d'inventer le « citoyen lambda » pour ce que décrit Foglia comme l'auteur-contributeur-éditeur-usager et qui serait ce que nous nommons tout simplement un contributeur. Il ne suffit pas qu'il puisse être à l'origine un simple lecteur qui en appuyant sur l'onglet modifier pour devenir un contributeur que cela soit suffisant pour caractériser un nouveau citoyen : « En permettant à n'importe qui de s'impliquer dans la production et la diffusion des connaissances, Wikipédia se présente comme une réponse appropriée à la forte demande de participation et d'implication personnelle du citoyen dans la vie publique. L'encyclopédie collaborative est une réponse immédiate à la demande de participation accrue, qu'émettent aujourd'hui les citoyens face aux institutions. » Par contre très intéressant l'idée d'une seconde naissance ; le pseudo permet à chacun d'être le fruit de ses œuvres, ne pas ou plus être le résultat de son histoire mais d'être ce qu'il veut être. Le wikipédien devenant ainsi la figure moderne de l'honnête homme des lumières, le normalien, l'ingénieur X-Mines ou le professeur-chercheur à l'université, doit se couler sous pseudo dans les habits du contributeur. Groult, spécialiste des encyclopédies au CNRS, fait de bons parallèles entre le Dictionnaire encyclopédique et Wikipédia et signale, à plusieurs siècles d'écart, l'identité de jugement sur ces encyclopédies « qui étendent les connaissances en superficie et diminuent par ce moyen le véritable savoir ». Si « l'Encyclopédie à changé la place de l'homme, Wikipédia à changer la place du lecteur. » Il pose la question de savoir si « l'idée du lecteur qui est le maître, tant présente dans l'Encyclopédie, n'aurait pas été poussé jusqu'au bout, en provoquant un renversement du métier d'auteur ? Avec Wikipédia, le public qui lit écrit dans le livre. »
Une deuxième section sur le Web 2.0
La dernière section,
Un troisième chapitre sur l'économie de la connaissance
La première section de l'abondance et de la pauvreté
La seconde section sur la propriété intellectuelle
Chapitre quatrième : faire savoir et savoir-faire
Première section sur le faire savoir, questions de politique
Deuxième section sur le savoir-faire, question de pédagogie
Le cinquième chapitre décrit Wikipédia
Une première section sur les règles
Une deuxième section sur la connaissance numérique
Une troisième section envisage l'avenir
Conclusion
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