Homo sapiens versus Nabilla Benattia

Publié par Hamelin de Guettelet le mardi 30 avril 2013

© Hervé Pinel/Marianne
J'avais déjà remarqué que je ne rédigeais pas de la même façon à la plume qu'au clavier. Hormis les fautes de frappe, à l'évidence inhérentes au clavier, le style, le vocabulaire et l'orthographe étaient fortement modifiés sans que j'en fasse la relation avec l'outil. C'est la lecture d'un article du magazine Marianne qui m’apporte une réponse, quand j'y lis que nombreux seraient « les écrivains qui soulignent aujourd'hui les différences - subtiles mais bien réelles - entre textes "écrits" et ceux "pensés à la machine" ». Cet article, par la même occasion, vient de me faire ressortir de ma bibliothèque un achat resté sans suite qui m'apporte aussi beaucoup à penser : Internet rend-il bête ? Réapprendre à lire et à penser dans un monde fragmenté de Nicholas Carr, chez Robert Laffont.

Une partie substantielle de l'expérience humaine aurait été façonné par les moyens de communication que l'homme se crée ; le livre, en instituant une nouvelle façon de communiquer, aurait modelé notre façon de raisonner comme l'écriture l'avait déjà précédemment fait. Le livre, en organisant le raisonnement en une succession de chapitres, favorisa une progression de l'argumentation, créant un schéma de pensée linéaire. Aujourd'hui le Web multiforme, éparpille la pensée comme il éparpille le savoir, les connaissances.

Balayeur ou Père Ubu

Publié par Hamelin de Guettelet le lundi 29 avril 2013

Je n'ai pas été capable de retrouver l'origine du terme administrateur sur la Wikipédia. Dès l'origine de la page anglophone, le 16 mai 2001, on retrouve déjà l'équivalence Sysop ou Administrator. C'est Anthère qui crée la page Administrateur le 31 octobre 2002, par traduction de la page anglophone, pour susciter de nouveaux administrateurs. Je vous donne ici l'intégralité de cette page (l'illustration est de moi), cela vaut la peine :
Naissance d'Ubu © Miro 1966
La politique d'accès à l'état d'administrateur est assez libérale. Il est essentiellement nécessaire d'avoir été un collaborateur actif pendant un certain temps, et d'être un membre en qui le reste de la communauté à confiance. Il est également nécessaire de fournir une adresse email active. Si vous souhaitez un tel accès, n'hésitez pas à consulter et à l'indiquer sur la page de discussion. A noter également, qu'il serait préférable que vous soyez inscrit sur les listes de discussion (en anglais, donc, inutile de vous y inscrire si vous ne connaissez pas un mot de la langue de Shakespeare). Dans les cas, Jimbo Wales décide de l'autorisation d'accès ou non.
Si vous obtenez l'accès administrateur, nous vous demandons d'être extrêmement attentifs dans l'usage des fonctions particulières associées, en particulier en matière de suppression définitive d'articles.
Enfin, il est important de signaler que l'administrateur n'a en aucun cas d'avantage de pouvoir que les non-administrateurs en matière de création, d'édition, de forme, de contenu, de ligne directrice. Un administrateur doit être au service d'une meilleure fluidité de fonctionnement des pages et de leurs rapports entre elles, et à un rôle de protecteur de l'information contre le vandalisme. C'est tout.

Administrateurs actuels
  • Aoineko (programmeur)
  • Anthere (...)
  • Shaihulud (homme à tout faire)

Voir aussi Wikipedia:Pages à Supprimer
Il faut juste remarquer que la procédure était simple pour ne pas dire simpliste, un contributeur actif de confiance, connu de la communauté, qui a une adresse mail et qui pratique l'anglais, à qui Jimmy Wales accorde le statut. Sans vouloir revenir à ce libéralisme, cela serait bien de simplifier l'accès à ce statut. J'ai déjà fait des propositions en ce sens (cf. mes messages des ). Mais le sujet n'est pas là, régulièrement, revient sur le tapis, l'idée de changer le nom de la fonction.

Trois positions s'affrontent :
  • donner à la fonction un terme qui correspond le mieux possible à son contenu ;
  • trouver un nom qui soit le mieux compris à l'extérieur de Wikipédia en levant toutes les ambiguïtés sur les responsabilités réelles ;
  • choisir un nom plus ou moins humoristique qui désacralise la fonction comme Jimmy Wales l'avait un temps proposé.

Wiki Revue

Publié par Hamelin de Guettelet le dimanche 28 avril 2013

Voilà une bonne initiative qu'il faut saluer avec plaisir, la naissance d'un bulletin d'information sur les activités de la WMFr - Wikimédia France - « Wiki Revue ». Si c'est le travail du nouveau stagiaire à la communication de la WMFr, qu'il en soit ici félicité. Il reste maintenant à savoir comment est diffusé ce bulletin, je n'ai trouvé nul part, ni dans les liens du bulletin informatique, ni dans les liens du site de la WMFr, ni dans les liens du blog de la WMFr, ou alors c'est trop bien caché, un lien permettant de s'abonner à la Wiki Revue. Dommage !

Au sommaire :
  1. les actions de l'association ;
  2. un compte-rendu des projets ;
  3. les groupes régionaux ;
  4. les informations à l'international ;
  5. les dernières nouvelles des projets Wikimédia ;
  6. l'agenda des actions à venir.
Huit pages sur douze de contenu intéressant pour qui ne suivait pas ces informations sur le site de la WMFr.

Comme dit en introduction, cette initiative est intéressante, reste à vérifier son efficacité auprès de la cible visée. Mais quelle est justement la cible visée ? Les wikimédiens de l'association WMFr, les wikipédiens contributeurs de l'encyclopédie, les autres contributeurs aux autres projets de la WMF - Wikimedia Foundation -, les donnateurs, les utilisateurs-lecteurs des projets de la WMF, les personnes intéressées par la Wikipédia francophone ou les autres projets, les prescripteurs d'opinion, les journalistes etc. Je pense, si je puis me permettre, qu'il reste encore un gros travail à faire auprès des prescripteurs et des journalistes. Ce n'est pas le contenu de la section Espace presse du site de la WMFr qui peut combler les lacunes importantes de toutes ces personnes qui sont amenées un jour ou l'autre à parler de Wikipédia et consœurs.

Ainsi va bien Wikipédia quand va bien Wikimédia France.

Traduction interlangue

Publié par Hamelin de Guettelet le dimanche 28 avril 2013

© Vidberg
Une des forces de Wikipédia réside dans ses différentes versions linguistiques. J'ai pris l'habitude de toujours consulter d'autres versions linguistiques comme celle en rapport avec le sujet. Il est logique de penser que l'article sur Dante Alighieri est meilleur en italien qu'en français, Johann Wolfgang von Goethe en allemand, William Shakespeare en anglais ou encore Miguel de Cervantes en espagnol et pourquoi pas Mikiel Anton Vassalli en maltais, logique mais pas toujours vrai surtout quand il ne s'agit que de simple traduction ou adaptation.

Traduire de l'allemand, de l'espagnol, de l'anglais, de l'italien, du maltais etc. est une très bonne initiative pour tous ceux qui n'ont pas la pratique des langues étrangères (pour être précis, non pas que je possède les langues citées, mais ma pratique en est suffisante pour que je puisse rétablir les approximations de Google traduction).

Par contre il est une chose que je reprocherai toujours aux traducteurs, c'est leur absence de volonté de francisation des sources. Traduire c'est bien, surtout quand le traducteur est spécialiste du sujet, cela permet la précision du vocabulaire, mais cela devrait permettre aussi une francisation des sources. C'est malheureusement trop rarement le cas, trop de traducteurs se contentent de laisser les références dans les sources d'origine sans se donner la peine de rechercher et de rajouter des références en français, même quand la source d'origine a elle-même été traduite en français.

Ainsi irait mieux Wikipédia

Admissibilité particulière ou universelle

Publié par Hamelin de Guettelet le dimanche 28 avril 2013

Je suis content de dire que, pour une fois, je suis en accord total avec Kirtap : « Wp est une encyclopédie universelle, la langue n'est pas un indice d'admissibilité, c'est seulement une des langues de rédaction de l'encyclopédie. Une personnalité inconnue en France mais notoire en Allemagne est admissible autant sur [Wikipédia germanophone] que sur [wikipédia francophone], et ce, même si il n'existe pas de sources en français le concernant. » Lorelei soutenait sur le Bistro que ce qui était admissible dans une version linguistique de Wikipédia n'impliquait pas automatiquement une admissibilité en Wikipédia francophone au fait que les critères n'étaient pas communs au diverses versions linguistiques en donnant pour exemple l'article François Asselineau.

Voilà justement le mauvais exemple, nous savons tous que la Wikipédia francophone, plutôt la communauté, en fait quelques contributeurs de parti pris, se sont braqués contre Asselineau, non pas sur son admissibilité réelle mais, sur sa façon d'agir pour rédiger son article. Nous avons même poussé le ridicule à protéger abusivement l'article en création

L'argumentation de Kirtap ne démontre qu'une chose, l'admissibilité est lié à la présence ou non de sources de qualité, peu importe la langue de ces sources, et à rien d'autre, surtout pas aux critères d'admissibilité qui ne sont que des béquilles pour des intelligences malades car fainéantes, ignorantes et arrogantes (cf. mon message précédent).

Ainsi va bien Wikipédia.

« Où est passé le temps où on encourageait les contributeurs à oser ? »

Publié par Hamelin de Guettelet le samedi 27 avril 2013

Cela fait deux semaines, qu'un coup de gueule avait attiré mon attention sur le Bistro, et merci à Frakir de m'avoir rafraichi la mémoire dans sa synthèse hebdomadaire il y a déjà une semaine. Ce n'est pas le mouvement d'humeur de HB qui m'avait étonné, j'ai déjà ici fait des remarques similaires (cf. mon message du 8 mars 2013) mais, c'est en fait, la majorité des soutiens qu'il a reçu. Comme HB, qui attendait hallali, j'ai aussi été surpris de la suite d'avis en accord avec cette contributrice active depuis 2004, vulgarisatrice des notions de base en mathématiques à plus de 20 000 contributions et ancienne administratrice.

Que disait HB : « Où est passé le temps où on encourageait les contributeurs à oser ? Oser écrire un article imparfait sachant que quelqu'un tôt ou tard viendrait l'améliorer. Oser écrire sur un personnage obscur parce que justement on a eu du mal à trouver des infos sur lui. Oser écrire quelques phrases dans un article sans avoir à justifier d'une qualité d'expert. Maintenant, les "mesdames et messieurs propres" de l'encyclopédie brandissent l'anathème sur les amateurs que nous sommes. » HB, qui a bien connu la Wikipédia d'avant 2007, regrette ce qu'elle était alors, une encyclopédie où chacun, nouveaux ou anciens, amateurs ou experts, n'étaient pas insultés comme contributeur et pouvaient contribuer sans voir leur travail supprimé, bafoué, au nom d'un supposé encyclopédisme.

HB remarque qu'« un article sans source c'est le MAL. Partons à la chasse de TOUS les articles sans source [...] ». Ensuite ce fut « un article sans source universitaire c'est encore le MAL, c'est de la sous-culture ». Maintenant c'est « un article dont les sources ne viendraient pas du début du XXIe siècle c'est le MAL, il ne mérite pas d'exister passons le en PàS [page à supprimer]. » Hormis les traditionnels ayatollahs de la PàS comme SM - Suprememangaka - ou les fanatiques du sourçage comme Kirtap qui défendent une encyclopédie rabougrie, nous sommes donc nombreux à faire le constat d'une dérive malthusienne et osez le dire sur le Bistro.

Étalon anglophone ?

Publié par Hamelin de Guettelet le vendredi 26 avril 2013

Je suis en peine d'écriture, plusieurs débuts de messages, mais aucun finalisé non pas par manque d'intérêt ou de motivation mais par manque de temps, ma vie IRL - la vraie vie - est heureusement plus intéressante que ma pseudo vie wikipédienne.

© Wikimedia Foundation
Alors, avant de finaliser ce que j'ai déjà commencé, voici un petit message rapide, tout court pour faire contrepoids à un dialogue imbécile sur le Bistro entre Oblomov2 et Jean-Jacques Georges. D'un coté une remarque condescendante d'Oblomov2 : « ayons une pensée pour le vaillant contributeur, qui du fond de son igloo, (ndr : l'igloo est un abri de chasse et non une résidence) par 73° nord, rédige courageusement son article en inuktitut sur le lapin. [...] ce qui paraît ridicule, c'est de lancer un projet d'encyclopédie dans une langue quand on ne parvient à élaborer que 386 articles, la plupart d'une ligne ou à peine plus » a laquelle Jean-Jacques Georges fait écho : « Le nombre d'articles n'est pas tout, faut voir le contenu de ce qu'ils produisent, aussi. Si toutes les pages font vraiment deux lignes, c'est vrai que je n'en vois pas l'intérêt. ».

il n'y a que des imbéciles pour ne pas voir l'intérêt, pour ne pas comprendre que les contributions à Wikipédia ne sont pas toutes élitistes à la mode des pays favorisés. Il ne faut rien avoir compris à l'identité culturelle et à sa défense pour ne pas comprendre que l'on puisse faire vivre sa culture par tous les moyens à sa disposition y compris Wikipédia ; la France ne défend-elle pas l’exception culturelle face à la marchandisation hollywoodienne à la mode libérale de Margaret Thatcher et Ronald Reagan ?

N'en déplaise aux encyclopédistes élitistes, heureusement qu'il y ait 13 contributeurs actifs (ayant fait au moins une contribution dans ces trente derniers jours) pratiquant toujours l'inuktitut pour écrire 386 articles dans leur langue dont 27 sur les animaux. Remercions plutôt Amqui qui, comme administrateur, aide cette toute petite Wikipédia à vivre.

Ne prenons pas la Wikipédia anglophone comme étalon si nous ne voulons pas nous faire bouffer par la culture anglophone. Défendons notre culture à l'image des Inuit parlant l'inuktitut.

Ainsi irait mieux Wikipédia.

PS : l'article de Wikipédia francophone Inuits commence par une erreur dans le titre même, en inuktitut, inuk signifie une personne, deux personnes s'écrit inuuk et trois ou plus inuit donc pas de "s" à la fin d'inuit, c'est déjà le pluriel d'inuk.

Oh ! My God

Publié par Hamelin de Guettelet le lundi 22 avril 2013

Un message vite fait car il faut bien, après les rires, tirer quelques enseignements.

Presque depuis l'origine de Wikipédia, revient de temps à autre à la surface de l'encyclopédie, une polémique ridicule et inutile. Moi qui connait bien un pays parmi les plus catholiques pratiquants au monde pour ne pas dire le plus pratiquant au monde (95 % de la population pratique sur un total de 98 % de catholiques croyants) et qui appelle en maltais Dieu, Alla, j'ai toujours une inextinguible envie de rire chaque fois quelle refait surface : Oh ! Tiegħi Alla, comment doit-on écrire en français محمّد ?

Calligraphie de Muhammad à la vieille mosquée d'Edirne
© Nevit Dilmen
Je ne veux surtout pas rentrer dans cette polémique où de bien mauvais arguments se mélangent à d'autres encore plus mauvais : la philologie ou l'Académie française, l'arabe magrébin, machrekin ou littéraire, Ma négatif ou Mu personne, les Turcs ou les Maures, Charlemagne ou Salman Rushdie, les anciens ou les modernes, les amateurs ou les savants, les sources anciennes ou les sources modernes, les historiens ou les théologiens, les croyants ou les blasphémateurs, et je ne sais quelles autres bêtises. Où sont les sources modernes dans tout ce salmigondis ?

Cela fait des siècles et des siècles qu'en français ont écrit Mahomet et que l'on nomme ses fidèles des mahométans. Le respect de la règle de moindre surprise justifie Mahomet pour titre de l'article avec toutes les redirections qui vont bien pour les autres formes orthographiques. Comme le respect des sources modernes, chères à certains, justifie l'orthographe savante actuelle Muhammad bien présente dans l'introduction de l'article. Il est dommage que dans l'article une section alambiquée et pas très n/PoV - neutre - ne fasse pas bien le point actuel des connaissances sur le sujet qui tendent de plus en plus à abandonner le populaire Mahomet pour privilégier le savant Muhammad. Il va bien falloir, un jour de plus en plus proche, inverser la redirection, n'en déplaise au tenant actuel de Mahomet et des sources du XIXe
siècle, pour coller aux sources modernes et au savoir actuel.

Cette polémique, avec actuellement des relais sur les réseaux sociaux, révèle deux choses également problématiques :
  • le fonctionnement interne de Wikipédia, comme sa philosophie encyclopédique, est très mal perçu, donc mal compris et finalement mal accepté ;
  • l'ignorance populaire dans laquelle la religion islamique, mal comprise, laisse perdurer et même proliférer des idées fausses qui, même répétées à satiété, n'en font pas des vérités.
Il va quand même falloir que les contributeurs de Wikipédia se donnent un peu de peine pour faire connaître, aux élites, à la presse, aux utilisateurs potentiels, à leurs contradicteurs, à tous, son fonctionnement de base. Il va quand même falloir de la Wikimédia France se donne les moyens humains d'enfin satisfaire à sa raison sociale, à ses objectifs sociaux, elle en a pourtant, à la différence des contributeurs, les moyens financiers. « Le Libre » est une chose, Wikipédia en est une autre, plus importante encore.

Faut-il pour autant, au nom de nos règles incompréhensibles, ridiculiser ceux qui sont dans l'erreur ? Non, évidemment non, chacun à droit à sa part de lumière, et une encyclopédie qui se respecte, respecte tous ses lecteurs et contributeurs. Cela ne peut aller de pair qu'avec l'ouverture des esprits, la pédagogie et l'enseignement. Pour tous ceux qui l'ont pratiquée ou la pratique, ils savent que la pédagogie est basée sur la répétition inlassable des éléments du savoir, cela est peu compatible avec la raillerie, les blocages ou les protections ; agir sans pédagogie, c'est braquer les esprits, les radicaliser, l'opposé de l'objectif à atteindre.

Ainsi irait mieux Wikipédia avec une bonne dose de pédagogie.

Editeur visuel (1) version Alpha

Publié par Hamelin de Guettelet le  vendredi 19 avril 2013 - amendé ce vendredi soir

Le wysiwygWhat You See Is What You Get (ce que vous voyez est ce que vous obtenez) - arrive sur la Wikipédia francophone sous le nom de VisualEditor. Elle se présente sous la version opt-in Alpha déjà implémentée sur la Wikipédia anglophone depuis décembre 2012. Voilà une bonne nouvelle qui risque de fortement modifier les états d’esprits. Les développeurs n'imposent à personne ce nouvel interface, il faut aller dans ses préférences pour cocher la case ad hoc.
D'abord l'interface de modification, d'une simplicité confondante. Après avoir cliquer sur l'onglet [Modifier], apparait l'article tel que vous le voyez en mode lecture avec un avertissement : « vous utilisez une version alpha de VisualEditor. Elle peut être lente et faire des modifications erronées - veuillez vérifier chaque modification que vous faites » et en plus des outils de modification en partie supérieure, de gauche à droite :

  • retour en arrière/annulation d'action
  • mise en forme des paragraphes et des titres
  • mise en gras
  • mise en italique
  • incorporation d'un lien hypertexte
  • effacement d'une mise en forme
  • création d'une liste numérotée
  • création d'une liste à puces
  • indentation positive (nouvelle fonction de présentation)
  • indentation négative (nouvelle fonction de présentation)
et sur la droite quatre boutons :
  • [laisser un avis]
  • [laisser un avertissement]
  • [annuler les modifications] (avant enregistrement)
  • [relire et enregistrer les modifications]
Vous pouvez cliquer en n'importe quel endroit de l'article et faire vos ajouts ou vos modifications en texte réel. Si vous cliquez sur une infobox, une référence, une image, un modèle et autre éléments non modifiables sous EditeurVisual une zone rayée en vert vous indique : « Désolé, cet élément ne peut être modifié en utilisant VisualEditor »

Après vos modifications, vous cliquez sur l'onglet relire et enregistrer les modifications. Apparait un cadre vous invitant à relire vos modifications avec deux boutons :
  • [quelque chose ne vas pas], vous permettant de reprendre vos modifications
  • [me paraît correct], pour enregistrer vos modifications
Tout cela est simple et efficace même s'il y a des améliorations à apporter.

DCRI (6) Le ridicule va finir par tuer la DCRI

Publié par Hamelin de Guettelet le 13 avril 2013

Avec mon message d'hier, je pensais en avoir terminé avec les errements de la DCRI ; dans mon esprit avec l'opus 5, j'avais épuisé la question. Quelques échanges IRL - dans la vie réelle - m'avaient amené à ajouter au moment de la publication de mon message, sur le coup d'une heure du matin, un post scriptum qui, je ne pensais pas, serait confirmé aussi rapidement. J'écrivais : « si la DCRI mène avec sérieux son enquête, ce sous-officier (le major Jeansac), commandant du site, et ce syndicaliste ou policier trop bavard (le commissaire Roux), tombent clairement sous le coup de l'article 413-10 du code pénal comme personne portant à la connaissance du public une information classifiée qui a un caractère de secret de la défense nationale, alors qu'elle en est détentrice par fonction. »

La moitié de ma prévision se réalise déjà car si j'en crois un article dans Le Point.fr mis en ligne en fin de matinée Affaire Wikipédia - DCRI : le sous-officier qui avait fait visiter la base fait l'objet d'une enquête militaire, après avoir bouffé du citoyen, du civil, la DCRI veut bouffer du militaire, à quand le lieutenant-colonel, l'officier supérieur adjoint de la Base aérienne 942 de Lyon Mont Verdun ? Ah ! J'allais oublier, à quand l'officier supérieur de l'administration centrale militaire qui a autorisé le reportage ? Et l'officier commandant le bureau des relations publiques qui a visionné le reportage et qui a donné son aval ? Il n'y en a qu'un seul qui risque de passer entre les gouttes, c'est le colonel commandant la Base aérienne 942 de Lyon Mont Verdun qui a eu l'intelligence de faire signer chaque fois son adjoint, il pourra ainsi toujours faire valoir qu'il n'était pas informé, c'est une excuse usuelle par les temps qui courent. Il ne faudrait pas non plus oublier le « lampiste » de commissaire de police envoyé au feu à la place du ministre de l'Intérieur et qui nous a benoîtement révélé, au moins partiellement, quelles étaient les informations classifiées.

Voilà un beau tableau de chasse en prévision pour la DCRI à moins que la Grande Muette ne préfère utiliser la DPSD - direction de la protection et de la sécurité de la défense - elle aura peut-être un peu plus de résultats que les barbouzes de la DCRI.

De ridicule en ridicule, le ridicule va bien finir par tuer.

Il faut tout de suite prévenir la DCRI, que les contributeurs de Wikipédia ont poussé l'abnégation jusqu'à avoir dressé une liste aussi complète que possible de tous les articles de presse, français et étrangers, les émissions de radio ou de télévision, françaises et étrangères, de tous les messages de blogs, français ou étrangers, de toutes les traductions, les adaptations de l'article initial en français dans les différentes versions linguistiques de Wikipédia, et plein d'autres choses encore ... La DCRI va pouvoir s'occuper quelque temps si elle veut supprimer toutes ces traces révélatrices d'un bide monumental. Elle lui manquera quand même la liste de tous les contributeurs qui sont intervenus sur l'article si litigieux, mais il ne devrait pas y avoir de problème pour des travaux pratiques, elle n'a qu'à convoquer une fois de plus Remi Mathis, il connait déjà l'adresse de leurs bureaux à Levallois-Perret. Pour farfouiller dans les historiques, il n'a pas besoin de ses outils d'administrateur qu'il n'a d'ailleurs plus !

Enfin dernier développement, nos députés qui pour le moment n'ont rien de plus important à faire, commencent à poser des questions écrites aux membres du gouvernement. C'est un député socialiste de la Nièvre depuis 1997, nouveau membre de la CNNum - commission national du numérique - auteur du rapport « Du droit et des libertés sur l’internet », remis à Lionel Jospin en 2000, et opposant déclaré, pendant la campagne électorale, à la loi Hadopi, Christian Paul, qui ouvre le feu en demandant au ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, de préciser le cadre légal des interventions de la DCRI. Réponse dans deux mois, s'il y a réponse.

Ainsi va bien Wikipédia, pendant ce temps là.

PS : la DCRI va-t-elle avoir le ridicule de demander aussi la suppression du reportage de Paul-Émile Liogier en ligne sur le site de TL7 ? En prévision de cela, un internaute allemand a commencé la dispersion de la vidéo maintenant visible sur YouTube, encore un hébergeur américain, la DCRI joue vraiment de malchance ! ! !

DCRI (5) Wikimedia Foundation versus Wikimédia France

Publié par Hamelin de Guettelet le vendredi 12 avril 2013

Après Ce n'est pas joli-joli (2), Une mise en garde de la Wikimedia Foundation (3) et Wikipédia n'est pas au-dessus des lois (4) qui venaient de la réécriture de mon message Affaire d'état, la DCRI censure Wikipédia (1), il me parait utile après la publication d'une déclaration de la direction générale des médias et des industries culturelles du ministère de la Communication et de la Culture, aujourd'hui retirée du site du ministère et un interview d'Emmanuel Roux, secrétaire général du SCPN - syndicat des commissaires de la police nationale (syndicat majoritaire) - de faire une dernière mise au point, enfin je l'espère.
Et il ne faudrait pas faire de confusion !
© Wikimedia Foundation
Une fiction est répétée et entretenue pour justifier, si cela pouvait l'être, le bien fondé de l'action de la DCRI ; « "à la demande du parquet, sous le contrôle de l'autorité judiciaire" cette personne, après un refus initial de retirer l'article, "a été mise en garde contre le risque d'engagement de poursuites judiciaires" dont elle pourrait être l'objet "en tant que responsable juridique de Wikipedia France". » ou « sur instruction du parquet de Paris, la DCRI a convoqué le responsable juridique de Wikimédia France, Rémi Mathis, à son siège de Levallois [...] (qui) a demandé l'avis des chefs de Wikimédia aux États-Unis. » Tout cela laisse clairement mais faussement entendre que Wikimédia France est la représentante française de la Wikimedia Foundation et que Remi Mathis, en tant que président de la Wikimédia France était le représentant en France de l'hébergeur américain Wikimedia Foundation et de ses chefs. Cela justifierait bien entendu l'action de la DCRI si ... si Wikimédia France était effectivement la branche française de la Wikimedia Foundation. Mais cela n'est pas le cas et faire perdurer cette analyse est une fiction malhonnête. Par contre la Wikimédia France par son nom et par son logo entretien elle-même cette fiction, je n'ai pas de conseil à donner, n'ayant jamais fait partie de cette association, mais il me paraîtrait beaucoup plus urgent de changer de nom et de logo, que de demander le retrait des outils d'administrateur des membres salariés ou sociétaires de cette association, on ne peut, dans le même temps, rechercher une assimilation (cf. illustration de ce message ci-contre) et s'en plaindre quand cela arrive. En attendant, faisons donc une explication de texte.

DCRI (4) Wikipédia n'est pas au-dessus des lois

Publié par Hamelin de Guettelet le jeudi 11 avril 2013

Après Ce n'est pas joli-joli (2),  et Une mise en garde de la Wikimedia Foundation (3) qui traitait des engagements de la WMF - Wikimedia Foundation - envers les contributeurs et les responsabilités de chacun des intervenants, voici la quatrième partie de la réécriture de mon message Affaire d'état, la DCRI censure Wikipédia (1) dans lequel je n'ai laissé que la partie en rapport avec la DCRI. Je vais ici reprendre tout ce qui a trait à la nécessité de respecter la législation, lois, PF - principes fondateurs - et règles, qui s'appliquent à l'encyclopédie.

L'affaire qui a opposé Wikipédia à la DCRI a mis en lumière ce que chacun des contributeurs ne devrait jamais oublier, Wikipédia, son hébergeur et ses contributeurs, ne sont pas au dessus des lois. Quelle est cette législation ? Il n'existe pas, à proprement parler, de « droit de l’Internet », la législation qui a vocation à s’appliquer à Internet est effectivement multiple et complexe, puisque celle-ci s’analyse tour à tour en fonction de ses utilisations possibles :
  • la législation sur l'informatique et les libertés individuelles fixant les droits de chacun au regard des utilisations de l'informatique donc d'Internet ;
  • la législation sur la confiance dans l'économie numérique fixant les responsabilités entre autre des hébergeurs ;
  • la législation sur la diffusion et la protection de la création sur internet fixant les responsabilités éditoriales des utilisateurs d'Internet ;
  • la législation sur l'établissement et la protection des droits d'auteur fixant aussi les limites de l'utilisation du matériel issu des œuvres de l'esprit ;
  • la législation sur l'expression publique interdisant les diffamations, les injures, les discriminations ou les incitations à la haine raciale, etc. mais aussi, pour le cas qui nous occupe, le respect des obligations de Défense nationale ;
  • et encore d'autres législations.
© Lasserpe
Il n'est pas ici possible de détailler chacune de ces législations, je n'ai ni le temps, ni la place, ni les compétences. Cette étude est trop complexe pour que des amateurs, comme moi ou d'autres, ne donnent des interprétations qui pourraient s'imposer comme analyse du droit. Les différentes analyses du respect du droit ou du non-droit dans lequel s'est déroulée l'audition de Remi Mathis par on ne sait d'ailleurs exactement qui, de simples inspecteurs de Police, des officiers de Police judiciaire, de barbouzes de la DCRI ou ... on ne sait qui d'autre, agissant sur initiative personnel de fonctionnaires, d'une plainte, d'une commission rogatoire ou ... on ne sait quoi d'autre, démontre clairement ces approximations ; parler et disserter sur ce que l'on connait et possède parfaitement n'est déjà pas si simple alors sur ce que l'on possède pas ou peu, serait ridicule. Les différentes analyses du contexte de la convocation d'un administrateur qui a des pouvoir mais aucune responsabilité sur le contenu de l'encyclopédie ou du président d'une association qui n'a aucun pouvoir ni responsabilité sur ce même contenu de Wikipédia, le démontre trop bien dans les différents articles de presse ou blogs. La seule chose qu'il faut comprendre, dire et répéter, c'est que, Wikipédia n'est rien sinon qu'un site internet, mais la WMF comme hébergeur et tous les utilisateurs de Wikipédia, utilisateurs, lecteurs, contributeurs, administrateurs ou autres, vous et moi, se doivent de respecter la législation. Pour ne pas simplifier les choses, la législation nationale est évidemment différente d'un pays d'hébergement ou d'un pays de contribution à un autre pays d'hébergement ou pays de contribution ; restaurer un article qui contient des informations classifiées contrevenant à la législation française ne met pas nécessairement une suissesse, plus qu'un français, à l'abri d'un cas de coopération judiciaire franco-suisse toujours possible.

Comme nul n'est sensé ignorer la loi, et que cela est aujourd'hui impossible pour un simple citoyen, comme le savoir universel n'est plus possible pour un sachant savant, comment faire ? En fait la réponse est plus simple que ce qui précède peut le laisser penser ; il faut et il suffit de respecter les PF et les règles de Wikipédia. S'il est une chose de réussi sur Wikipédia c'est bien cela.

Le respect des PF et ses principales règles sur le sourçage, la neutralité et le respect des droits d'auteur, en jargon wikipédien le n/copyvio, mettent tout contributeur à l'abri du franchissement d'une ligne rouge qui rendrait responsable au regard de la loi. Pour en revenir à l'affaire avec la DCRI rien ne serait arrivé si l'article en question avait respecté les PF et les règles.

Alors, plutôt que de s'en prendre aux effets, désagréables s'il en est, peut-être faudrait-il d'abord regarder les causes ?

DCRI (3) Une mise en garde de la Wikimedia Foundation

Publié par Hamelin de Guettelet le mercredi 10 avril 2013

Après Ce n'est pas joli-joli (2), qui traitait du comportement des contributeurs, voici la troisième partie de la réécriture de mon message Affaire d'état, la DCRI censure Wikipédia (1) dans lequel je n'ai laissé que la partie en rapport avec la DCRI. Je vais ici reprendre tout ce qui a trait à la position de la WMF - Wikimedia Foundation.

Le 6 avril à 03:02, la WMF, publie un communiqué officiel sur le site Wikimédia. La WMF a correctement joué sont rôle d'hébergeur, saisi officiellement d'une demande, elle n’obtempère pas les yeux fermés, elle demande des justifications en respect de la loi et sans ces justifications, que la DCRI avait évidemment des difficultés à lui donner sans révéler ce qu'elle cherche à cacher, elle refuse logiquement la suppression demandée. On a vu comment elle avait mis en difficulté, malgré elle, un contributeur, Remi M, qui c'est retrouvé être, à son corps défendant, l'agent exécutif de la DCRI. Enfin, ne soyons quand même pas trop candides, restons lucides et réalistes, je ne suis pas certain que la WMF agisse de la même façon face à une demande similaire du FBI - Federal Bureau of Investigation - l'équivalence américaine de la DCRI. Rappelons nous comment Jimmy Wales a supprimé de sa propre initiative des photographies éventuellement pornographiques ou comment des administrateurs de Wikimedia Commons font le ménage pour des illustrations pouvant éventuellement poser problème au regard de la loi américaine du copyright ou comment la WMF fait exécuter une demande en référence à la DMCA - Digital Millennium Copyright Act - (cf. mon message du 3 février 2013).

Au moins le communiqué de la WMF à le mérite d'être très précis et nous donne quelques informations pour l'avenir :
  • « When governments have security concerns about Wikipedia articles, they should direct those concerns to the Foundation, and ‘’only’’ to the Foundation. We believe it is unnecessary, irresponsible, and often counter-productive for any governmental agency to contact users or volunteers of any Wikimedia website directly to address issues that should be worked through in close collaboration with the Foundation. » (Lorsque des gouvernements ont des problèmes de sécurité dans des articles de Wikipedia, ils doivent orienter ces préoccupations vers la Foundation, et « uniquement » la Foundation. Nous pensons qu'il est inutile, irresponsable, et souvent contre-productif pour une agence gouvernementale de contacter directement les utilisateurs ou les bénévoles des sites Wikimedia pour résoudre les problèmes qui doivent être étudiés en étroite collaboration avec la Foundation).
  • « We would like to remind editors that, even when you are acting in good faith and doing good work, you are legally responsible for your activities on any Wikimedia site and, therefore, should be mindful of the laws governing the jurisdiction(s) to which you are subject. » (Nous tenons à rappeler aux rédacteurs que, même lorsque vous êtes de bonne foi et faite du bon travail, vous êtes légalement responsable de vos activités sur un site Wikimedia et, par conséquent, vous devez être conscients des lois auxquelles vous êtes soumis).
  • « We cannot give legal advice to or serve as lawyers for community members, volunteers, or staff members in their personal capacity. We will always provide support to the extent we can, including, depending on the nature of the case, possible referral to the Legal Fees Assistance Program or our policy on the Defense of contributors when appropriate, securing of local independent counsel to defend individual users, or providing public support. » (Nous ne pouvons pas donner de conseils juridiques ou le service d'avocats aux membres de la communauté, aux bénévoles ou aux salariés à titre personnel. Nous fournirons toujours une assistance dans la mesure du possible, y compris, selon la nature de l'affaire, l'éventuel bénéfice du programme d'aide financière aux frais de justice ou notre politique de défense des contributeurs le cas échéant, l'aide d'un avocat local indépendant pour défendre individuellement les utilisateurs, ou en fournissant un soutien public).
La Foundation ne peut être plus précise, c'est à la WMF de discuter et de régler les litiges avec les organismes gouvernementaux. Ce n'est jamais qu'une pétition de principe, puisque l'on a constaté, enfin Remi M plus que nous, que les interlocuteurs renvoyés à leurs chères études par la WMF, ne s’embarrassaient pas d'une déclaration de principe. Ils agissaient et ils agissaient vite et fort. Même si l'on peut facilement imaginer qu'un organisme d'état ne renouvèle pas cette expérience, rien n'est moins certain que cela, nécessité fait loi.

Par contre les contributeurs sont tout aussi clairement prévenus. Ils ne doivent pas oublier que si WMF a des responsabilités d'hébergeur, les contributeurs restent toujours seuls responsables de leurs contributions. L’anonymat d'un pseudo n'est qu'une frêle barrière face aux actions de la justice. Chacun de nous reste et restera pour toujours responsable de ses contributions ; il n'y a pas d’anonymat sur Internet ou si peu.

En cas de problème avéré, WMF ne prend pas à son compte la défense du contributeur. Par contre, elle peut lui apporter l'aide nécessaire pécuniaire à travers le programme d'aide financière aux frais de justice, mais aussi matérielle avec la fourniture de l'aide d'un avocat local indépendant et/ou morale en fournissant un soutien public. J'espère aussi que Wikimédia France a prévu quelque chose pour aider ses sociétaires, à défaut de pouvoir le faire pour l’ensemble des contributeurs. Et je souhaite à Remi Mathis d'avoir trouvé au moins ce soutien là.

Ainsi informé, ainsi va mieux Wikipédia.

DCRI (2) Ce n'est pas joli-joli

Publié par Hamelin de Guettelet le mardi 9 avril 2013

Voici la deuxième partie de la réécriture de mon message Affaire d'état, la DCRI censure Wikipédia dans lequel je n'ai laissé que la partie en rapport avec la DCRI. Je vais ici reprendre tout ce qui a trait aux comportements des contributeurs.

Ah ! si Remi s'était appelé Sharon, nous aurions évité
tout cela - © Carolco Pictures/StudioCanal
C'est Remi M qui révèle son affaire en laissant un message sur le BA - bureau des administrateurs - pour les informer en quatre courtes phrases : il venait de supprimer un article, « article qui contrevenait à l'article 413-11 du code pénal français (compromission du secret de la Défense nationale) », suite à une convocation de la police française et que « la remise en ligne engagera la responsabilité pénale de l'administrateur qui aura effectué cette action ». Quatre phrases pour tout dire.

S'en suit une discussion pour comprendre la situation et éventuellement envisager la restauration de l'article. Sur une décision personnelle, mais globalement demandée ou appuyée par d'autres administrateurs, qu'Inisheer restaure l'article le 5 avril à 09:16, suivi par une mise en conformité de l'article avec nos PF - principes fondateurs - et nos règles. Tout se passe bien jusqu'à ce qu'un administrateur, Dr Brains demande, le 5 avril à 13:56, à Remi M de démissionner de son statut d'administrateur ou que Kirtap déclenche une attaque en règle contre Remi M sur le Bistro, le 5 avril à 17:43. À partir de ce moment tout dérape et certains contributeurs vont montrer leurs plus mauvais cotés. Il est assez instructif de lire le Village pump, le Bistro anglophone, pour juger de la différence de mentalité. Les anglophones sont assez unanimes pour apporter leurs soutiens à Remi M, les rares voix discordantes sont vite ramenées à la raison. Heureusement pour la Wikipédia francophone qu'Asram initialise une liste de soutien sur la pdd - page de discussion - de Remi M à laquelle des contributeurs d'autres versions linguistiques de Wikipédia se joignent.

Mea culpa, maxima culpa

Publié par Hamelin de Guettelet le lundi 8 avril 2013

Je dois à mes lecteurs des prises de position aussi claires que possible, à défaut de n'être pas partisanes, mais ça je le revendique.

Mon précédent message Affaire d'état, la DCRI censure Wikipédia était une espèce de gloubi-boulga que même Casimir n'accepterait pas. Je viens donc de faire ce qui normalement ne se fait pas, je viens de réécrire en partie ce message en y retirant tout ce qui n'avait aucun lien direct avec le sujet du message, l'action de la DCRI.

J'en fais ici le mea culpa.

Toutes les parties retirées du message initial feront le sujet de nouveaux messages à venir.

Ainsi ira mieux ce blog-notes.

DCRI (1) Affaire d'état, la DCRI censure Wikipédia

Publié par Hamelin de Guettelet le samedi 6 avril 2013,
article amendé le lundi 8 avril
(cf. mon message du 8 avril 2013)
mise à jour le mardi 9 avril date de diffusion du reportage de TL7

Pour supprimer une/des informations sensibles et classifiées d'un article de Wikipédia la DCRI - Direction centrale du renseignement intérieur - utilise le pire moyen qu'il soit pour garantir la discrétion. Cela déclenche un grand déballage sur le Bistro de Wikipédia et le buzz Streisand sur Internet. Je vais me joindre à la cacophonie en me prenant pour un « Saint-Just » au matin du 5 thermidor, ni saint ni juste mais juste suffisamment lucide pour participer au buzz à la mode Streisand.

Rappel en quatre actes d'une histoire banale mais qui ne va pas le rester longtemps :

Premier acte
  • en février 2005, (date confirmée par TL7 par mail le 9/4/2013 à 07:53) la chaîne privée de télévision généraliste locale TL7 diffuse un reportage de 25:10 minutes sur la base militaire de Chalmazel avec une visite complète de la station hertzienne de Pierre-sur-Haute, reportage réalisé avec l'autorisation des autorités militaires. Le reportage de TL7 est largement antérieur à la création de l'article. Le directeur de la chaîne s'attend à une demande de la DCRI leur commandant de retirer leur reportage en accès libre sur leur site ;
  • le 24 juillet 2009, un contributeur Qvsqvs, avec un compte créé spécialement pour initier uniquement l'article Station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute en trois contributions ;
  • le 14 octobre 2009, un contributeur Nicoliv(38), avec un compte créé spécialement pour contribuer uniquement sur l'article Station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute le complète en deux contributions ;
Deuxième acte
  • le 4 mars 2013, la DCRI née de la fusion de la DST - Direction de la surveillance du territoire - et des RG - Direction centrale des renseignements généraux - demande à la WMF - Wikimedia Foundation - le retrait de l'article Station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute à la raison de publication de renseignements militaires classifiés, cette publication constituant une violation de l'article 413-10 du Code pénal français ;
  • à une date non précisée, WMF demande des précisions à la DCRI avant toute suppression. Devant l'absence de précisions WMF rejette la demande de la DCRI. Il est évident que la DCRI ne peut donner plus de précision sans elle-même révéler les informations classifiées ;
Troisième acte
  • le 4 avril, suite au refus de la WMF, la DCRI, convoque le président de la Wikimédia France, Remi Mathis, pour lui intimer l'ordre de supprimer la page litigieuse. Suivant les informations confirmées par le ministère de l'Intérieur « à la demande du parquet, sous le contrôle de l'autorité judiciaire » cette personne, après un refus initial de retirer l'article, « a été mise en garde contre le risque d'engagement de poursuites judiciaires » dont elle pourrait être l'objet « en tant que responsable juridique de Wikipedia France ». Et Wikimédia France de préciser que le « bénévole a été contraint de supprimer devant les agents l’article incriminé, sous peine d’être placé sur le champ en garde à vue et mis en examen, et ce en dépit de ses explications sur le fonctionnement de Wikipédia. » ;
  • le 4 avril à 11:11, Remi M (Remi Mathis), informe les autres administrateurs sur le BA - bulletin des administrateurs - les mettant en garde contre les risques d'une restauration en application de l'article 413-11 du Code pénal ;
  • le 5 avril à 09:16, l'administratrice suisse Inisheer restaure l'article. Des contributeurs s'appliquent à conformer l'article aux règles de Wikipédia, principalement celle nécessitant un sourçage des informations ;
  • le 5 avril à 01:06, Michelle Paulson, conseillère juridique de WMF, donne un avis sur le BA ;
Quatrième acte
  • le 5 avril à 17:43, Kirtap, opposant déclaré à la Wikimédia France et à son président, lance l'affaire sur le Bistro ;
  • le 6 avril à 03:02, la WMF, publie un communiqué officiel sur le site Wikimédia ;
  • le 6 avril à 14:46, La Wikipédia anglophone crée l'article Military radio station of Pierre-sur-Haute en y incluant la demande de suppression de la DCRI, aussitôt suivie par une vingtaine d'autres versions linguistique de Wikipédia, dispersant ainsi de par le monde des informations possiblement classifiées ;
  • le 6 avril à ??:??, Wikimédia France publie un communiqué officiel sur son blog ;
  • le 6 avril, l'effet Streisand commence, l'article est consulté 9 423 fois ce 6 mars, contre zéro précédemment (589 fois le 5 mars). Une dépêche de l'AFP - Agence France presse - La DCRI accusée d'avoir fait supprimer un article sur Wikipedia est reprise sur les sites internet de divers organes de presse, en France et à l'étranger. D'autres blogs reprennent cet information (cf. colonne de droite de ce blog-notes dans Ma planète-Wikimédia)
Avant de donner mon analyse, je fais quelques remarques liminaires :
  • le créateur de l'article Qvsqvs et celui qui le complète Nicoliv(38) ont créé leur compte uniquement pour contribuer à l'article Station hertzienne militaire de Pierre-sur-Haute ;
  • Qvsqvs et Nicoliv(38) ne donnent aucune source à l'appui de leurs créations, ils ne sont certainement pas des contributeurs lambda car ils connaissent apparemment bien leur sujet puisque les informations les plus importantes, dont certaines seraient sensibles, seront globalement toutes sourcées grâce au reportage de TL7 ;
  • Qvsqvs et Nicoliv(38) ne sont certainement pas non plus un ou des contributeurs habituels très au fait de Wikipédia et de ses techniques de contribution (ou alors les erreurs et oublis seraient intentionnels ? !) ;
  • la DCRI ne réagit qu'une quarantaine de mois après la création de l'article sans qu'entre temps une information n'ai été rajoutée à l'article autre que des détails de mise en forme de l'article, ce qui laisse supposer que la ou les informations litigieuses existent dans l'article dès l'origine en 2009 ;
  • la DCRI ne vise pas un sujet sensible mais bien un contenu précis de l'article puisqu'elle ne fait aucune demande pour d'autres articles tout aussi sensibles ;
  • personne ne me fera croire que la DCRI ne soit pas parfaitement au fait de l'organisation et du fonctionnement de Wikipédia, ses démarches laissent justement penser le contraire :
    • Sa première démarche est normalement faite auprès de WMF, l'hébergeur américain de wikipédia, seul responsable et seul capable de supprimer légalement l'article problématique,
    • la deuxième action, plus litigieuse, est faite auprès d'un administrateur, qui à donc le pouvoir de supprimer un article, pas n'importe quel administrateur, ce n'est certainement pas un hasard si la DCRI choisit un administrateur par ailleurs aussi président de Wikimédia France.
Il ne faut donc pas prendre des vessies pour des enfants du bon dieu ou confondre les poulets sauvages avec des lanternes au risque de se brûler les mains ou les ailes, je ne sais plus très bien.

L'avenir de Wikinews

Publié par Hamelin de Guettelet le vendredi 5 avril 2013

Je continue aujourd'hui mon exploration de la constellation de la Wikimedia Foundation. Comme il me faut une bonne raison pour écrire un message sur un sujet qui ne m'est pas nécessairement familier, la discussion en cours sur Wikimedia, sur une proposition de fermeture de toutes les versions linguistiques de Wikinews, m'en donne l'occasion. J'ai pris quelque temps à rédiger ce message après avoir pris connaissance de l'ouverture de cette discussion grâce à mon précieux et fidèle informateur Frakir, via Les échos d'en bas, merci à toi Frakir ; la difficulté était de se faire une idée aussi neutre que possible en confrontant les arguments avancés en anglais avec les réalités locales, en de multiples langues, des principaux Wikinews.

Il faut d'abord savoir qu'une première tentative de fermeture, en novembre 2012, de la Wikiniews anglophone pour raison d'inactivité, a été expédiée en une seule journée par une conservation. Cela a donné des idées à d'autres contributeurs puisqu'une nouvelle discussion s'est ouverte le 26 mars 2013 pour proposer, cette fois-ci, la fermeture de toutes les versions linguistiques de Wikinews. Les raisons avancées pour justifier d'une éventuelle fermeture sont plus nombreuses et un peu mieux étayées que la seule inactivité de la première action. On trouve principalement quatre types d'arguments qui expliqueraient l'inactivité des contributeurs, le premier (dans l'ordre d'exposition et non d'importance), l'inutilité du projet, justifié par les trois autres, l'incapacité d'atteindre les buts, l'inanité des contenus et le manquement aux principes, de neutralité et de n/copyvio - respect des droits d'auteur - qu'il est possible de présenter ainsi :
  • l'intégration, de plus en plus fréquentes, des news directement dans les diverses Wikipédias linguistiques sans passer par les Wikinews ;
  • les Wikinews sont dans l'incapacité de rapporter une information suffisamment représentative de l'actualité ;
  • les informations rapportées dans les Wikinews sont très parcellaires et lacunaires ;
  • les articles des Wikinews ne sont pas véritablement neutres et bien souvent très/trop proches des dépêches d'agences ou des articles de presse.
Pour résumer les arguments : les objectifs du projet Wikinews ne sont pas atteints, les Wikinews ne sont que des coquilles vides à l'image des villages Potemkine. Jugement à l'emporte pièce qui mérite d'être regardé de plus près avant que je donne mon avis.