Spécialiste versus Expert

Publié par Hamelin de Guettelet le lundi 14 janvier 2008

Mon premier message sur cette section wikipédienne de mon blog-notes est pour mon premier étonnement wikipédien : Il faut éviter de trop bien savoir. Une bande de jeunes contributeurs, comme Ico ou Jaucourt, certains de leurs connaissances sont prêts à faire la leçon au monde entier et surtout aux détenteurs d'une parcelle de savoir. « Moi j'ai vu un expert [en l’occurrence Philip Stewart, professeur de littérature française] mondialement reconnu dans sa partie intervenir sur un article où il est maître. Mais que l'on se rassure : il n'a tenu exactement que 3 h 15 contre un « wikipédien chevronné » qui n'en a fait qu'une bouchée dixit Jaucourt. » Et a contrario Jastrow de regretter l'accueil réservé à un médiéviste Pierre Aubé qui a vu toutes ses contributions effacées sous prétexte qu'il osait mettre certains de ses livres dans la bibliographie de certains articles. Oh ! le vilain spammeur.

L'Origine de la guerre

Publié par Hamelin de Guettelet le dimanche 13 janvier 2008

L'Origine de la guerre, 1989 - © ORLAN
Je voulais finir ma série des origines avec le tableau de Courbet (cf. mon précédent message) mais un proche qui est curieux de mes volontés blogesques m'a fait valoir que pour être complet, il était logique de poster un message sur L'Origine de la guerre de la plasticienne féministe ORLAN, qui prend le contre-pied de Gustave Courbet. ORLAN est cette plasticienne féministe qui, entre autre, utilise son corps comme objet artistique.

Plutôt réticent, j'ai quand même fini par m'exécuter, mais il y a quand même une différence de taille entre Courbet et ORLAN, l'un est un véritable créateur, un chef de file, un véritable artiste, l'autre n'est qu'un objet de boucherie, soi-disant esthétique, à son corps consentant.

Je veux bien être qualifié d’obscurantiste, je ne comprends rien à cette « école artistique ». J'accepte comme un clin d’œil cette récupération féministe de Courbet, cela peut éventuellement m’intéresser, autant l'ensemble de l’œuvre d'ORLAN, au minimum, m’indiffère pour ne pas dire plus. Les résultats d'une chirurgie élevée au niveau d'un art m’étonneront toujours.
L'art sous cette forme de performance n'est pas pour moi de l'art, mais un prétexte à rechercher et quelque fois à obtenir ces 15 minutes of fame promises par l'artiste américain Andy Warhol.

L'Origine du monde

Publié par Hamelin de Guettelet le samedi 12 janvier 2008


Origine du monde, 1866 - © Gustave Courbet
Dans ma série des origines, je ne pouvais oublier L'Origine du monde, de Gustave Courbet. Je me rappelle bien le choc que j'ai ressenti en découvrant ce tableau dans la maison même de Courbet à Ornans. C'était en 1991, habitué du Jura, j'allais de Pontarlier à Besançon, après un arrêt à la grandiose source de la Loue, l'annonce d'une exposition Les Yeux les plus secrets attirait mon attention, cela faisait longtemps que je voulais visiter la maison natale de Courbet, voilà une bonne occasion. Depuis, j'ai revu ce tableau après son accrochage au musée d'Orsay à Paris, aujourd'hui enfin exposé aux vues de tous depuis la dation faite par les héritiers du psychanalyste Lacan.

Courbet aurait peint ce tableau d'après sa maîtresse Joanna Hiffernan. C'est son amant James Whistler, peintre américain disciple de Courbet, qui la lui a présentée ; la rupture brusque de Whistler avec Courbet et Hifferman, peu de temps après la réalisation du tableau en 1866, justifierait l'origine.

Terre érotique, 1955 - © André Masson
Toujours est-il que ce tableau se retrouve, caché derrière des rideaux verts, dans la collection d'un diplomate turc Khalil-Bey, ancien ambassadeur de l'Empire ottoman, installé à Paris au milieu des années 60. Ruiné par des dettes de jeu, Khalil-Bey vend sa collection de tableaux en 1868 dans une vente aux enchères, c'est l'antiquaire Antoine de la Narde qui l'achète et le cache derrière un panneau pivotant orné d’un paysage enneigé de Courbet, Le château de Blonay peint en 1875. Les deux tableaux passent entre les mains du collectionneur Émile Vial et en 1910 c'est le galeriste Berheim-Jeune qui rentre en possession du tableau toujours caché derrière le paysage de Courbet. Il vend les deux tableaux en 1913 au baron Ferenc Hatvany qui l’emporte à Budapest, il dissocie alors les deux tableaux, c'est le seul collectionneur à ne l'avoir jamais caché aux regards. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, Hatvany, cache une partie de sa collection dans le coffre d’une banque pour la soustraire aux griffes des nazis puis de l’Armée Rouge. Après guerre Hatvany vend certaines toiles pour vivre et s’installer en Suisse. Le château de Blonay est acheté par le Szépművészeti Múzeum de Budapest et, en 1955 c'est le psychanalyste Jacques Lacan qui achète L'Origine du monde et l’accroche dans sa maison de campagne des Yvelines ou Lacan et son épouse, Sylvia Bataille, renouent avec le cérémonial initié par Khalil-Bey. Ils demandent au peintre surréaliste André Masson - beau-frère de Sylvia - de réaliser un cache coulissant pour masquer ce sexe que je ne saurais voir. Masson est l'opposé de Courbet, autant l'un est chef de file de l'école réaliste, autant Masson adhère au mouvement des surréalistes. Il va reprendre les grandes lignes du tableau de Courbet pour tracer un paysage japonisant Terre érotique qu'on ne saurait qualifier de surréaliste ou de réaliste, dès l'instant où l'on a gardé dans l’œil, l’œuvre originale.

L'origine des réseaux sociaux

Publié par Hamelin de Guettelet le vendredi 11 janvier 2008

Les réseaux sociaux, en tant que construction de relations interpersonnelles au sein d'un groupe social, sont étudiés dès le XIXe siècle entre autre par les sociologues français Émile Durkheim et allemand Ferdinand Tönnies. Au XXe siècle, l'étude des réseaux sociaux touche toute les disciplines, en sociologie avec Talcott Parsons ou Peter Blau, en anthropologie avec Alfred Radcliffe-Brown ou Claude Lévi-Strauss et en psychologie avec Jacob L. Moreno. C'est John A. Barnes dans « Class and Committees in a Norwegian Island Parish » in Human Relations n° 7 qui en 1954 fait usage de la notion de réseaux sociaux autrement que de façon métaphorique. En 1967, Marshall McLuhan dans son essai The Medium is the Message fait la proposition que les réseaux matériels véhiculant l'information transformeront l'ensemble des habitants de la planète en une seule et même communauté, un seul et même village, le Global Village. L'apparition d'Internet (cf. mon message du 5 janvier) va donner raison à McLuhan, il va démultiplier les capacités de réseautage social même si nous n'en sommes pas encore à être une seule et unique communauté villageoise.

C'est GeoCities, créé fin 1994 par David Bohnett et John Rezner, qui va initier sur Internet la notion de réseau de homesteaders (utilisateurs de GeoCities) qui regroupent des contenus dans des neighborhoods (quartiers de la géo-cité). En 1992, deux étudiants du Collège Williams, Bo Peabody et Brett Hershey, avec leur professeur d'économie, Dick Sabot, créent une société de services pour les étudiants et en septembre 1994, ils transposent sur Internet leur société sous le nom de Tripod, aux dires de Dick Sabot : « Our idea is to build a community through user-created and user-based content ». C'est aussi deux étudiants mais de l'université Cornell, Stephan Paternot et Todd Krizelman qui créent un chatroom sur le réseau informatique de l'université. Devant le succès rencontré, ils lèvent des fonds pour créer theGlobe en décembre 1994 qui prendra rapidement de l'importance avec entrée en bourse avant de disparaître tout aussi rapidement. Mais le premier à développer un réseau de connaissance dès 1995 est Randy Conrads qui fonda Classmates, des abonnés payants recherchaient leurs anciens amis de classe (primary school, high school, college). Ce qui peut être considéré comme le premier réseau social d'Internet, Classmates, regroupe aujourd'hui plus de 40 millions de membres dont 10 % d'abonnés payants.

© Julo
Il faudra attendre août 2003 pour voir triompher les réseaux sociaux sur Internet; on doit ce succès à Tom Anderson, Josh Berman et Chris DeWolfe avec myspace aidés par Brad Greenspan d'eUniverse. Ils vont s'inspirer d'un autre site de réseautage Friendster et un an et demi plus tard myspace est le quatrième site le plus consulté au monde derrière Yahoo!, AOL et MSN. En août 2006, le 100 millionième compte est ouvert et en 2007, c'est plus de 200 millions de personnes qui paginent sur myspace, le plus important réseau social d'Internet. Ce succès est très certainement dû à la communauté musicale, nombre de groupes de musique ont leur page sur myspace et beaucoup de membres échangent de la musique par son intermédiaire au grand dam des Major Companies. C'est le rapide succès de myspace qui incite Mark Zuckerberg a créer pour les étudiants de l'université Harvard en février 2004 « The Facebook ». Dès mars 2004, Facebook s’élargit aux universités Stanford, Columbia et Yale puis ensuite à celles de l'Ivy League et de la région de Boston pour finalement intégrer la plupart des universités des États-Unis et du Canada. Enfin la demande est telle qu'en septembre 2006, Facebook est ouvert à toute personne d'au moins 13 ans. À fin 2007, Facebook regroupe plus de 50 millions d'utilisateurs dont environ 3,5 millions en France. C'est aussi en mai 2003 qu'est lancé (créé en décembre 2002) par Reid Hoffman et les membres de l'équipe fondatrice de PayPal, Allen Blue, Eric Ly, Jean-Luc Vaillant, Lee Hower, Konstantin Guericke, Stephen Beitzel, David Eves, Ian McNish, Yan Pujante, et Chris Saccheri, le réseau social professionnel LinkedIn. Fin 2007, LinkedIn regroupe environ 17 millions de professionnels enregistrés, couvrant environ 150 secteurs industriels et plus de 400 secteurs économiques ; c'est le plus important réseau social professionnel.

Un tout nouveau type de réseau social à vu le jour en mars 2006, c'est le site de microblogage Stat.us plus connu depuis avril 2007 sous le nom actuel de Twitter. Ce réseau social, créé par Noah Glass et Evan Williams sur une idée de Jack Dorsey, devait permettre de partager en 140 signes (une sorte de SMS informatique) les petits moments de sa vie avec une communauté de followers (adeptes) ; il suffit d'écrire ce que vous êtes en train de faire. Ce qui fait dire au dessinateur François Cointe que « si l'on écrit réellement ce qu'on est en train de faire, tout le monde devra écrire qu'il est en train d'écrire sur Twitter », ce qui n'a aucun intérêt à part montrer à quel point les gens perdent leur temps. Mais rapidement ses utilisateurs voient en Twitter un moyen de faire circuler instantanément de l'information à l'image de CNN ou BBC qui utilisent un robot pour envoyer des twitts d'information. En 2007, c'était plus de 400 000 twitts postés par trimestre, en ce début de 2008 c'est presque 10 000 twitts envoyés chaque jour ; le développement de Twitter est donné comme exponentiel ? !

L'origine du Web 2.0

Publié par Hamelin de Guettelet le jeudi 10 janvier 2008

Le terme « Web 2.0 » a été utilisé pour la première fois en janvier 1999 par Darcy DiNucci, consultant en architecture de l'information, dans un article Fragmented Future de Print magazine :
« The Web we know now, which loads into a browser window in essentially static screenfuls, is only an embryo of the Web to come. The first glimmerings of Web 2.0 are beginning to appear, and we are just starting to see how that embryo might develop. [...] Ironically, the defining trait of Web 2.0 will be that it won't have any visible charactéristics at all. The web will be identified only by its underlying DNA structure - TCP/IP (the protocol that controls how files are transported across the Internet), HTTP (the protocol that rules the communication between computers on the web) and URLs (a method for identifying files). [...] The Web will be understood not as screenfuls of text and graphics but as a transport mechanism, the ether through which interactivity happens. It will still appear on your computer screen, transformed by video end other dynamic media made possiblr by the speedy connection technologies now coming down pike. The Web will also appear, in different guises, on your TV set (interactive content woven seamlessly into programming and commercials), your car dashboard (maps, Yellow Pages and ather traveler info), your cell phone (news, stock quotes, flight updates), hand-held game machines (linking players with competitors over the Net) and maybe even your microwave (automatically finding cooking times for products). »
Carte conceptuelle dessinée lors d'un brainstorming du
FOO Camp préparant la première conférence Web 2.0
© O'Reilly Media
Ensuite cette notion est reprise ça et là par Kingsley Idehen, Jeff Bezos, Scott Dietzen ou Eric Knorr, sans qu'elle ne s'impose faute d'une définition précise. Il faudra attendre l'initiative des sociétés O'Reilly Media et MediaLive qui vont organiser une conférence sur le Web 2.0 en octobre 2004. Tim O'Reilly, Dale Dougherty, John Battelle et Craig Cline vont tenter de définir la vision prophétique de Darcy DiNucci : une « plate-forme Web 2.0 c'est des applications logicielles construites sur le Web plutôt que des applications logicielles construites sur le bureau » en donnant des exemples « DoubleClick, Ofoto, Akamai, mp3.com, Britannica Online ou les sites perso, c’était du Web 1.0, Google AdSense, Flickr, BitTorrent, Napster, Wikipedia ou les blogs, c’est du Web 2.0 ».

La notion même du Web 2.0 est discutée car il est difficile de discriminer ce nouveau Web de l'ancien et ce n'est pas une notation d'évolution ou de version qui facilite les choses même si certains ont cherché à caractériser un Web 1.0 ou un Web 1.5. Beaucoup ne voyait dans le Web 2.0 qu'une notion marketing susceptible de drainer des capitaux pour permettre le développement de nouvelles start up. Aujourd'hui, intuitivement tout le monde est convaincu qu'il existe bien une différence entre la consultation de pages web statiques aussi bien présentées soient-elles et la participation des utilisateurs au contenu même de ces pages web ou même plus complètement de l'ensemble d'un site internet aussi mal conçus soit-il ; dans le premier cas, statique, nous serions en présence d'un Web 1.0, dans le second cas, dynamique, nous sommes en présence du Web 2.0.

L'origine des blogs

Publié par Hamelin de Guettelet le mercredi 9 janvier 2008

Il est difficile de dater précisément l'origine des blogs car il s'agit en fait d'une utilisation particulière d'une technologie existante. Aujourd'hui les spécialistes s'accordent à rechercher cette origine dans l'année 1994 avec les journaux en ligne. S'il fallait un initiateur, Claudio Pinhanez, ferait bien l'affaire avec son Open Diary qui a été publié du 14 Novembre 1994 jusqu'en 1996 sur le site du MIT Media Lab. D'autres diarists sont souvent cités comme Justin Hall avec son Justin's Links from the Underground publié de 1994 à 2005 ou encore Carolyn Burke qui a commencé à publier son Carolyn's Diary le 3 Janvier 1995.

D'autres spécialistes recherchent plutôt cette origine au Canada à la fin des années 1990 avec des sites de listes commentées d'hyperliens de pages web. Le premier serait Tristan Louis qui crée TNL.net en 1994 puis Jorn Barger écrit sur Robot Wisdom en février 1995 ou Matt Haughey, qui met son premier site en ligne en 1995 mais n'écrit des posts qu'à partir de 1999 sur MetaFilter. Par contre Jason Kottke écrit sa première liste Why que le 14 mars 1998 et celle qui deviendra sa femme, Meg Hourihan n'écrira A night out in San Francisco qu'en mai 1999. Par contre Meg Hourihan et Evan Williams sont en août 1999 les co-fondateurs de Pyra Labs, avec Matt Haughey comme développeur. Leur première application Pyra est à l'origine de Blogger, la première plateforme de blogs.

En fait le précurseur des blogs serait à rechercher en France, où une courte expérience, en 1989 et 1990, basée sur le réseau Minitel, existait avec le service 3615 LS. Toutes les caractéristiques des plateformes de blogs existaient déjà dans ce service qui permettait la création de pages hiérarchisées, de messageries et de domaines de nom personnels mais la non-individualisation des services personnels entrainera la fermeture autoritaire du service par l'autorité des télécommunications.

Le terme weblog a été inventé par Jorn Barger le 17 Décembre 1997 par contraction à partir de web log (journal du web). La forme courte, blog, a été inventé par Peter Merholz, qui fait, en avril/mai 1999, un jeu de mot en écrivant dans la barre latérale de son blog Peterme.com le titre we blog (nous/[notre] blog). Le terme trouvera son succès quand il sera décliné par Pyra Labs pour créer Blogger.

L'origine des moteurs de recherche

Publié par Hamelin de Guettelet le mardi 8 janvier 2008

Dès l'instant où les connections web se sont multipliées, il n'était plus question de faire comme en 1969 un petit schéma à la main pour connaître les quatre nœuds qui existaient alors ou même comme Tim Berners-Lee qui hébergeait sur le serveur du CERN une liste de serveurs dressée à la main et ce jusqu'en 1992.

La première automatisation d'un processus d'exploration est le résultat du travail de trois étudiants en science informatique de l'Université McGill de Montréal, Alan Emtage, Bill Heelan et J. Peter Deutsch qui créèrent Archie en 1990. C'était une BdD (base de données) de ressources consultable en ligne, alimentée par un programme, mais cette BdD, encore limitée par l'espace allouée, n'indexait pas de contenus. En 1991, avec la création du protocole Gopher mis au point principalement par Mark McCahill pour l'université du Minnesota, il devient possible de faire des recherches, de naviguer par mots-clés, de lire dans des textes en ligne et de télécharger des fichiers binaires. Il ne manquait plus que la fonction d'indexation qui est la création, en juin 1993, de Matthew Gray du MIT qui avec un robot écrit en Perl, Wenderer, générait un indice appelé Wandex.

Il y eu encore d'autres créations mais aucune ne combinait les trois principes d'un moteur de recherche : l'exploration, l'indexation et la recherche elle-même. Le premier moteur de recherche répondant à ses trois principes est Jumpstation, créé le 21 décembre 1993 par Jonathon Fletcher de l'Université de Stirling en Écosse. Un robot explorait et indexait les pages web qui étaient retournées sous forme de lien URL (localisateur universel de ressources) suite à une requête par mots-clés d'un formulaire web. Lors de sa fermeture, par manque de budget à la fin de 1994, Jumpstation comportait 275 000 entrées couvrant 1500 serveurs.

Le premier moteur de recherche à indexer les explorations en texte pleine page est WebCrawler, une création, datant du 20 avril 1994, de Brian Pinkerton, chercheur à l'université de Washington. En 1994 encore, c'est Lycos de Michael Mauldin de l'université Carnegie Mellon à Pittsburgh qui va progressivement développer la notion de portail, liste de sites web référencés, idée reprise en 1995 par Yahoo! et qui fera son succès grâce à David Filo et Jerry Yang de l'université Stanford. Le premier moteur de recherche populaire est l’œuvre des ingénieurs (certainement Louis Monier pour le crawler et Michael Burrows pour l'indexeur) du Western Research Laboratory de Digital Equipment Corporation qui le 15 décembre 1995 lance AltaVista. Ce moteur textuel multilingue permettait aussi des recherches son, photo ou vidéo, il ne sera détrôné par Google qu'au début des années 2000.

Formulaire de requêtes AltaVista, 2001
Google, jan. 2002 - 2 073 418 204 pages indexées
Google, fév. 2003 - 3 083 324 652 pages indexées
Google prend naissance en janvier 1996 de la rencontre de deux étudiants de l'université de Stanford, Sergueï Brin et Larry Page. PageRank est l'innovation qui leur permît de se différencier des autres moteurs de recherche et de prendre la première place parmi les moteurs de recherche. PageRank permet de retourner à chaque requête, les pages classées par ordre de pertinence. Aujourd'hui l'objectif de chaque webmaster est d'améliorer son pagerank pour apparaitre à la meilleure place possible dans un résultat de recherche à partir du moment où le constat fut fait que les utilisateurs dépassaient rarement la deuxième page de résultats. Comme Google, à juste raison, de donne pas les algorithmes de ranking, toutes les supputations de manipulation sont possibles ; le retour de pages de Wikipédia dans les 3/5 premiers résultats quelque soit la pertinence de l'article, laisse effectivement supposer d'une indexation bien trop favorable de Wikipédia, pour tenter de valoriser les retours de recherches, donc, en fait, la pertinence des résultats du moteur de recherches Google.

Le problème auquel se confrontent aujourd'hui les moteurs de recherche est de pouvoir indexer le « web noir », toutes ces pages qui pour de multiples raisons restent à l'écart des robots d'indexation. Ce blog-notes est inclus au plus profond du web noir, peut-être qu'un jour il verra la lumière en remontant à la surface de ce web inconnu.

L'origine de Wikipédia

Publié par Hamelin de Guettelet le lundi 7 janvier 2008

En mars 2000, Jimmy Wales  et Larry Sanger mettent en ligne sur le Web, avec le soutien matériel de la société de Wales, la société Bomis, une encyclopédie, Nupédia. Même si elle se qualifie déjà de free encyclopedia, ce n'était encore dans son principe qu'une encyclopédie très traditionnelle avec un comité de lecture, en la personne de Sanger avec le titre d'editor-in-chef (rédacteur en chef). C'est le programmeur Ben Kovitz, qui rencontrant Larry Sanger en janvier 2001, va introduire le concept du Wiki-Wiki dans le projet. Le développement de Nupédia étant particulièrement lent à démarrer, Wales et Sanger prennent la décision de créer un wiki pour drainer du contenu encyclopédique vers le comité de lecture.
C'est le 15 janvier 2001 qu'est officiellement créée la Wikipedia anglophone et le 23 mars de la même année la Wikipédia francophone. Larry Sanger avec le titre de chief-organizer (organisateur en chef) est à l'origine du développement, cette fois-ci rapide, de Wikipédia et des principales règles de fonctionnement avec, entre autre, Meta-Wiki (un outil de coordination entre les différents wikis linguistiques). Le chantier étant bien calé sur ses rails et Jimmy Wales comprenant, dès février 2002, les possibilités de Wikipédia face aux difficultés de Nupédia, il coupe les aides que sa société Bomis apportait au projet provoquant ainsi le départ de Larry Sanger. Sa lettre de démission est toujours consultable à l'adresse suivante My resignation--Larry Sanger. À la fin de l'année 2005, Wales tentera d'effacer toute trace du co-fondateur Larry Sanger pour s'attribuer les mérites d'un début de succès de Wikipédia. Cela n'a pour seule conséquence que de mobiliser, dans la presse anglophone, les rieurs contre lui, apportant ainsi, à son corps défendant, une meilleure visibilité du « projet d'encyclopédie librement distribuable et modifiable par chacun ».

C'est en septembre 2003 que Nupedia est définitivement arrêtée. C'est sur le même modèle de Wikipédia que sont créés Wiktionary (un dictionnaire) en décembre 2002, Wikiquote (un recueil de citations) en juin 2003, Wikibooks (un recueil de textes pour les étudiants) en juillet 2003, Wikisource (une librairie électronique libre de droits) en novembre 2003 et en 2004, Wikimedia Commons (une bibliothèque multimédia), Wikispecies (un répertoire du vivant) et Wikinews (un site d'informations). C'est en juin 2003, que Jimmy Wales fixe le modèle financier en créant la Wikimedia Foundation pour récolter des dons et financer ainsi le développement technique des Wikipédias. Au début de 2008, Wikipédia anglophone compte plus de 2 200 000 articles et Wikipédia francophone plus de 600 000 articles, dépassée par Wikipédia germanophone avec plus de 700 000 articles. Viennent ensuite Wikipédia en polonais et en japonais avec moins de 500 000 articles. Aujourd'hui il existe une encyclopédie Wikipédia en plus de 280 langues et la Wikimedia Foundation héberge environ 800 projets.

L’origine de WikiWiki

Publié par Hamelin de Guettelet le dimanche 6 janvier 2008

En février 2005, Ward Cunningham répondait à Catherine Soanes, chef de projet des dictionnaires d’anglais courant d’Oxford University Press, qui voulait introduire le mot wiki dans l’Oxford English Dictionary. Je traduis ici le texte anglais consultable sur le site WikiWikiWeb à l’adresse suivante : etymology.

C’est Ward Cunningham qui s’exprime. « J'ai choisi le mot wiki en sachant que cela signifiait quick en anglais. Je savais aussi que, dans la langue hawaïenne les mots sont doublés pour renforcer l'intention. Je savais donc que wiki wiki signifiait très rapide. J'ai pensé que ce doublement était approprié au nom de ma technologie parce que j'ai utilisé des doublements inhabituels dans mon application comme pour le formatage d'indices : le double retour chariot pour un nouveau paragraphe ; la double apostrophe pour un mot en italique ; un mot avec une double majuscule pour un hyperlien. De plus mon programme était également très rapide.

En utilisant la convention du doublement de mot, j'ai nommé ma technologie WikiWikiWeb. Notez l'absence d'espaces dans ce mot. Ma première application a été mise en œuvre avec un programme sous Unix, où les mots sont traditionnellement et radicalement abrégés et tout en minuscules : cal pour le calendrier. Donc, à la suite de cette convention, ma première application de la technologie WikiWikiWeb a été un programme nommé wiki. Ce mot apparaît dans l'url du site c2.com/cgi/wiki et est devenu l'abréviation courante permettant de désigner cette technologie.

le « Wiki-Wiki Shuttle » de l'aéroport d'Honolulu à Hawaii.
J'ai appris le mot wiki lors de ma première visite à Hawaii lorsque j'ai été dirigé vers la navette de l'aéroport, appelé « Wiki-Wiki Shuttle ». J'ai fait répéter trois ou quatre fois cette indication jusqu'à ce que l’agent de comptoir de l’aéroport prenne le temps de m’expliquer le sens du mot wiki.

Le lendemain, j'ai récupéré un petit livre sur la langue hawaïenne et j’ai appris des choses très intéressantes au sujet de cette langue. Je voulais un mot inhabituel pour le nom d’une technologie elle-même inhabituelle. Je n'essayais pas de reproduire par n'importe quel moyen un medium existant, donc je ne voulais pas d’un nom pour mon travail comme celui d’e-mail pour désigner le « courrier électronique ». La communauté qui s’était formée autour de mon site était disposée à en explorer toutes ses possibilités, sans idées préconçues sur la manière dont il devrait fonctionner. Un exemple d'une telle possibilité est celle de « temps présent » dans lequel les « échanges » ont lieu.

Curieusement, Wikipédia aspire à être seulement une encyclopédie, mais elle a hérité d'un grand nombre des propriétés non-encyclopédiques de mon site d’origine. Wikipedia n’aurait certainement pas autant de succès aujourd’hui si j'avais nommé mon site « Encyclopédie électronique » au lieu de « WikiWikiWeb ». Ses conventions sociales et ses propriétés uniques ne se seraient pas développées ainsi. »

L'origine d'Internet

Publié par Hamelin de Guettelet le samedi 5 janvier 2008

C’est en septembre 1969 que le projet ARPANET (Advanced Research Projects Agency Network) de Bob Taylor et Lawrence G. Roberts, aboutit à la création par Robert E. Kahn d’un premier réseau informatique dédié qui reliait l’UCLA (University of California of Los Angeles) et le SRI (Stanford Research Institute). En décembre 1969 il comportait quatre nœuds, les deux premiers plus UCSB (University of California of Santa Barbara) et UTAH (University of Utah).

Si la notion de courrier électronique existait depuis le début des années 60, en particulier, avec le système d’exploitation en temps partagé du MIT (Massachusetts Institute of Technology), c’est en 1972 que Ray Tomlinson met au point la première vraie application d’Internet, la messagerie électronique, en créant l’adresse électronique avec @ séparant le nom de l’utilisateur de celui de son ordinateur.

En 1973, l’IRIA (Institut de Recherche en Informatique et Automatique), avec le projet Cyclades de Louis Pouzin, inspire Vinton G. Cerf et Robert E. Kahn pour développer le protocole TCT/IP qui est le véritable départ d’Internet en permettant le lien entre ordinateurs par le réseau téléphonique commuté et non plus dédié.

Il faut attendre 1991 pour que Tim Berners-Lee du CERN (Conseil Européen pour la Recherche Nucléaire) permette la naissance du World Wide Web en inventant un protocole de mise en ligne de pages reliées par des liens hypertextes. Il s’inspire du système de gestion de piles Hypercard inventé par Bill Atkinson et livré à partir de 1987 avec tous les ordinateurs d’Apple.

C'est en 1995, que Ward Cummingham crée pour la Portland Pattern Repository le premier site internet collaboratif, le WikiWiki Web, en utilisant sous Unix les capacités du navigateur graphique Netscape Navigator lancé en 1994, afin de faciliter la communication entre développeurs. Il s'agissait de rédiger des documents facilement modifiables pour obtenir rapidement des procédures les plus complètes possibles.

En mars 2000, Jimmy Wales crée Nupédia, une encyclopédie en ligne à comité scientifique abandonnée en 2003. La ligne rédactionnelle était assurée par Larry Sanger. Ben Kovitz explique à Larry Sanger tous les avantages du concept WikiWiki et le 15 janvier 2001, Jimmy Wales et Larry Sanger lance officiellement Wikipédia, une encyclopédie collaborative au contenu librement utilisable.

Pourquoi ce blog-notes ?

Publié par Hamelin de Guettelet le jeudi 3 janvier 2008

© d'après Xhienne
Plus personne ne peut nier aujourd’hui l’importance prise par Wikipédia. L’ensemble de ces différentes encyclopédies ferait aujourd’hui, avec l'aide bienveillante de Google, partie du top ten des sites les plus consultés du web mondial.

J’ai pris connaissance de Wikipédia en vérifiant les recopiages de mes étudiants et, comme tout un chacun, en faisant des recherches à partir de Google (en fait ce devait être plutôt Altavista!). J’ai rencontré dans les pages que je consultais quelques erreurs ou incohérences manifestes que j'ai appris à corriger sous IP (c-à-d, pour reprendre le vocabulaire wikipédien, sans m'enregistrer sur le site). Après un commencement réticent, c'était en 2004, c'est avec plus d'enthousiasme que je me suis lancé dans l'écriture corrective d'articles de mon domaine de compétence ; ma bonne volonté a été alors mise à rude épreuve, je croyais être un bon spécialiste de ma partie. À la suite d’une formation supérieure, j’avais acquis une longue expérience professionnelle et obtenu la reconnaissance de mes pairs. Mais sur Wikipédia il en va tout autrement ; personne n'est spécialiste car personne ne sait qui vous êtes. N'ayant rien à prouver, j’ai rapidement déserté les sujets en rapport avec ma spécialité professionnelle après m'être heurté à des "je-sais-tout" certainement moins compétents que professionnellement je prétendais l'être.

Ayant cédé le terrain, mais quand même pris au jeu, j’ai ensuite contribué sur des sujets innocents liés à des curiosités extra professionnelles. Malheureusement, sans l’expérience d'un "Dino" (contributeur de la première heure), il n’est pas toujours possible de donner sous IP la hauteur voulue, à des sujets qui n’entrent pas, aux yeux de certains, dans les critères requis d’un encyclopédisme élitiste. C’est ainsi que, sous la souris de patrouilleurs zélés, nombre de mes premiers articles ont terminés leur vie éphémère dans quelques corbeilles à papiers wikipédiennes avant d’avoir pu faire la preuve de leur intérêt ou de leur sérieux. Toujours pas découragé, en 2007, je crée un compte, sous le pseudo d'Hamelin [de Guettelet], pour contribuer à la rédaction d’articles en lien avec mes lectures de retraité. J'ai maintenant acquis le statut de contributeur autopatrolled qui me classe dans les contributeurs habituels de Wikipédia avec l'avantage d'être peu contrôlé a priori par les patrouilleurs, cela rend la participation à l'encyclopédie beaucoup plus confortable.

Je ne suis pas fan, geek faut-il dire, de cette nouvelle sociabilité d'Internet. Je tente ici ma première expérience, après Wikipédia, de contribution à ces nouveaux modes de communication. J'ai connu l'apparition de l'ordinateur et je mesure aujourd'hui la révolution qu'il a introduit dans notre vie quotidienne. C'est avec un regard de curieux émerveillé que j'observe le Global Village - le village planétaire de McLuhan - le fonctionnement de cette nouvelle société. C’est pour mettre noir sur blanc, en l'occurrence vert sur noir (nostalgie de mon premier ordinateur fonctionnant sous DOS), mes observations villageoises que j'ai créé ce blog-notes pour consigner mes remarques sur le phénomène Wikipédia. Ne maitrisant pas toutes les implications de cette société Internet, mon blog-notes restera pour le moment privé ; peut être un jour livrerai-je mes messages à la lecture publique.

J'ai maintenant quitté le projet d'encyclopédie Wikipédia le 5 mai 2011, et consécutivement de tous les autres projets de la Wikimedia Foundation, pour les raisons exposées dans mon message de départ.

amendé le 5 juin 2012
complété le 5 janvier 2013